Cécilia Chopo, zoom sur une ancienne étudiante

Publié le 4 juillet 2023 Mis à jour le 4 juillet 2023

Diplômée en 2010 d’un Master Études Médiévales spécialité Archéologie à l’UT2J, Cécilia Chopo est aujourd’hui cheffe de projet pour l’Oriflamme, une entreprise qu’elle a elle-même créée.

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Quel a été votre parcours universitaire et pourquoi avoir choisi l’UT2J ?

J’ai effectué une licence Histoire de l’Art spécialité Archéologie puis un Master Études Médiévales spécialité Archéologie. Je suis toulousaine, j’ai donc fait toutes mes études à Toulouse, je m’intéressais beaucoup à l’histoire et à l’archéologie donc c’est tout naturellement que je me suis inscrite à la fac du Mirail. Pourtant ce n’est pas venu directement après l’obtention de mon bac. J’ai d’abord fait un BTS Assistante de Direction. Pourquoi ? Parce que j’avais une discussion interne avec moi-même entre la passion et la raison et j’ai donc commencé par quelque chose de raisonnable (rires). A la fin de ce BTS j’ai fait un stage sérieusement dans une agence immobilière et mon directeur m’a dit « C’est très bien ce que tu fais mais si tu ne fais pas autre chose tu seras malheureuse toute ta vie ! » Je me suis donc inscrite à la fac pour suivre ma passion.
 

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l’université ?

Un très chouette souvenir et des souvenirs très différents parce qu’il y a eu une telle différence d’ambiance entre les premières et les dernières années. Première année : amphi d’histoire de l’art bondé, on est assis par terre, on fait 2 ou 3h de session de cours magistral dans le noir, dans un amphi où les petites lumières sur les tables ne marchent plus. C’était hyper pittoresque et génial, ça créait une ambiance incroyable. 5 ans plus tard, on avait des cours en plus petit effectif où l’on pouvait vraiment échanger avec nos professeurs. Je garde d’ailleurs un souvenir incroyable de certains d’entre eux qui m’ont fait découvrir des éléments qui, à la fois, m’ont confirmé mon envie de poursuivre et d’aller jusqu’au bout du master, et parfois m’ont fait douter de mon choix d’orientation. Moi, j’étais partie dès le début en mode Moyen-Âge sauf que je suis tombée amoureuse de la préhistoire, ce n’était pas prévu… M. Bon qui est maintenant le directeur de l’UFR HAA est un professeur incroyable. Avec lui, je me suis dit c’est bon moi je veux faire de la préhistoire finalement ! J’y ai fait des rencontres fortes, tant au niveau des professeurs que de certains camarades de promo.

Quelle profession exercez-vous désormais ?

Je suis cheffe de projet culturel et gérante de l’Oriflamme, une entreprise spécialisée dans la création et la production d’événements, d’animations et de projets à caractères historiques. Mon métier consiste à me rapprocher de municipalités, d’associations, de communautés de communes, de syndicats qui gèrent des sites touristiques ou des villes et des villages qui possèdent un patrimoine médiéval. Je leur propose des outils de médiation autour de l’Histoire et plus particulièrement du Moyen-Âge, donc des visites guidées, des visites animées, des installations, de la scénographie autour du Moyen-Âge. À l’Oriflamme, on travaille avec beaucoup de matériel de reconstitution historique : des écrits, des enluminures. Mais on pratique aussi l’archéologie expérimentale. On essaye d’être dans une démarche d’expérimentation autour de ce qu’a pu être l’artisanat, en étant conscient de la technologie et du savoir de l’époque. Qu’ont-ils pu faire ? Comment on en arrive à produire une pièce pareille ? L’idée c’est de décortiquer les différentes étapes qui mènent à la réalisation d’une technique ou d’un objet. C’est très immersif, je passe 7h par jour en 1380 ! On travaille partout en France, nous n’avons pas de limites géographiques, nos limites sont seulement temporelles. Il faut que ce soit le Moyen-Âge, c’est tout, pas avant, pas après !

Que vous a apporté l’université ?

L’université m’a surtout donné des outils de méthodologie en terme de recherche car aujourd’hui mon boulot c’est en grande partie de faire de la recherche historique. Ces outils, je les ai appris lors de mon master et je les utilise encore, tous les jours ! C’est très précieux ! Quand on est sollicités pour intervenir sur un château, une ville, une forteresse avec un patrimoine médiéval, il faut fouiller, partir sur des éléments qu’on ne connaît pas, parfois des régions qu’on ne connaît pas et il faut aller mettre le nez dans les bouquins, dans les archives et essayer de déterrer des informations qui peuvent être intéressantes pour la médiation. Je peux aussi évoquer l’esprit de synthèse, l’autonomie qui sont des aptitudes que l’on apprend à l’université quel que soit le domaine. La débrouillardise, le système D…

Comment s’est passée cette transition entre la formation à l’UT2J et l’Oriflamme ?

J’ai fondé l’Oriflamme l’année de mon M2. Le projet est né en même temps que mes études se terminaient, en 2010. Officiellement je l’ai créé en août 2010 et j’ai soutenu mon mémoire de fin d’études en septembre 2010 ! Mais justement la transition ne s’est pas faite si simplement. L’Oriflamme a eu besoin de temps avant de pouvoir être rentable et de dégager un salaire. En sortant de la fac je travaillais sur mon projet le soir et les week-ends tandis que la journée, j’allais faire mes 35h chez un sous-traitant d’Airbus grâce à mon BTS d’Assistante de Direction qui me laissait passer un peu partout. Pendant 2 ans, c’était un travail alimentaire. Puis quand l’Oriflamme est devenu rentable, en 2012, j’ai quitté mon travail. Ensuite l’Oriflamme s’est développé, cela fait maintenant 13 ans qu’il existe. J’ai donc fêté mes 10 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Il s’est développé autant au niveau du nombre de collaborateurs que des domaines dans lesquels on évolue maintenant puisqu’à la base on était très axés médiation/visites guidées. (Par ailleurs j’ai passé la validation pour avoir la carte de guide conférencière par la suite.) Cela fait maintenant quelques années que l’on propose de l’accompagnement pour l’organisation d’événements autour du Moyen-Âge, des fêtes ou des marchés médiévaux, des séminaires d’entreprise… On organise des gros événements qui ont pour thématique le Moyen-Âge.

Un conseil aux étudiants intéressés pour travailler dans ce secteur ?

Ce n’est pas forcément un conseil pour travailler dans mon domaine, c’est plus général. Quand on arrive à la fac, on dit souvent que ce n’est pas professionnalisant, qu’il faut tout de suite penser à un métier… Moi quand je suis arrivée à la fac, je savais que j’étais passionnée de Moyen-Âge mais je n’avais aucune idée du métier que j’allais faire et c’est venu au fur et à mesure… Mon conseil justement serait de ne pas se mettre la pression, se dire que l’idée peut arriver en cours de route. On n’est pas obligés de s’inscrire en 1ère année de licence en sachant exactement où on va… On ne peut pas tout anticiper… Donc il ne faut vraiment pas se mettre la pression ! Et quand on fait quelque chose qu’on aime, les réponses viennent après. C’est un peu moralisateur mais bon…

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