Étienne Manchon, zoom sur un ancien étudiant

Publié le 13 mai 2019 Mis à jour le 17 mai 2019

Diplômé en musicologie à l’UT2J, Étienne Manchon est aujourd’hui, à 23 ans, musicien professionnel.

Quel a été votre parcours universitaire et pourquoi avoir choisi l’UT2J ?

Je suis originaire de Clermont-Ferrand. Après avoir obtenu un bac littéraire option musique, je souhaitais continuer mes études dans la musique. Comme il n’y a pas de faculté de musicologie dans ma ville natale, j’allais être, dans tous les cas, amener à me déplacer. J’étais très intéressé par le jazz et l’UT2J est pratiquement la seule université de France à proposer une licence orientée dans ce style musical. Je suis arrivé à Toulouse en 2012 et me suis inscrit à l’UT2J en licence musicologie et jazz, que j’ai obtenu en 2015.
Je n’avais pas d’attentes particulières à ce moment-là, si ce n’est que je souhaitais devenir musicien professionnel.


Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l’université ? Que vous a-t-elle apporté ?

Mis à part l’intitulé de la licence qui m’attirait, je ne savais pas concrètement ce qu’allais m’apporter cette formation. Finalement j’ai pu suivre des cours très intéressants, même si j’avoue que le côté théorique m’attirait moins que la pratique !
Mon passage à l’UT2J m’a également permis de rencontrer beaucoup de personnes, lesquelles sont devenus des amis avec qui j’ai pu monter des groupes de musique. Ce sont toutes ces rencontres qui, par la suite, m’ont beaucoup apporté professionnellement.
À l’issue de l’obtention de mon diplôme, je suis parti sur Paris, au Conservatoire national supérieur de musique jusqu’en janvier 2017.


Quelle profession exercez-vous et comment s’est passée votre insertion professionnelle ?

J’ai écourté ma formation à Paris car les projets que j’avais en cours à Toulouse se développaient. Je jouais de plus en plus, j’étais amené à faire beaucoup d’aller-retour. Ce rythme ne coïncidait plus avec celui des enseignements, j’ai été contraint de choisir.

Après avoir quitté le conservatoire, je suis revenu sur Toulouse. J’ai connu quelques mois difficiles, le temps que tout se mette en place. Je n’avais pas encore le statut d’intermittent du spectacle et ça ne me permettait pas encore de pouvoir en vivre. De fil en aiguille, avec les différents groupes dans lesquels je jouais, nous avons réussi à démarcher de plus en plus de salle de concerts pour, au final, réussir à obtenir le statut d’intermittent.


Comment obtient-on ce statut ? Aujourd’hui, pouvez-vous vivre de votre passion ?

Normalement, pour pouvoir prétendre à l’indemnisation du régime d’intermittent, il faut pouvoir justifier de 43 concerts par an. Le plus compliqué est d’arriver à convaincre les lieux, dans lesquels nous jouons, de nous déclarer. La plupart du temps ce n’est pas le cas et forcément nous ne pouvons cotiser en tant qu’intermittent. C’est vraiment la difficulté de ce statut.

Aujourd’hui, je peux dire que je suis un musicien professionnel. Je joue dans différents groupes, du piano principalement, plutôt orienté jazz. J’ai également monté mon propre projet. C’est un trio, je ne me contente pas d’y jouer, j’écris aussi et je gère tout le côté administratif et la recherche de dates de concerts. Nous avons sorti notre premier album en février dernier.


Un conseil à donner aux étudiants intéressés pour travailler dans votre secteur ?

Le premier des conseils que je peux donner, c’est de prendre le temps de travailler son instrument. À l’université c’est encore possible, nous avons des salles, de la place et du temps. Lorsque l’on commence à jouer, à bouger, on ne trouve plus le temps de pratiquer son instrument.

Le deuxième conseil, serait de ne pas hésiter à monter des projets, à jouer dans des groupes. Que le groupe fonctionne ou non, c’est très formateur. Pour ma part, il y a des groupes que l’on a montés à l‘université en 2014/2015 et qui existent encore aujourd’hui ! Il ne faut vraiment pas hésiter, pendant cette période à l’université, encore une fois c’est le moment pour expérimenter.

Mon dernier conseil, c’est de ne pas hésiter à sortir, voir des concerts, faire des jam sessions dans la ville. C’est l’occasion de rencontrer des gens hors des murs de la faculté, des musiciens avec un autre parcours, un autre cursus ou alors complètement autodidacte, mais également professionnels, mais finalement que l’on ne peut croiser qu’à ces occasions. C’est très important de se créer un réseau, d’aller à la rencontre des autres musiciens, ce sera très utile pour la suite.