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Marc Mazière, zoom sur un ancien étudiant
Publié le 15 janvier 2019 – Mis à jour le 7 février 2019
Diplômé d’un master en langues étrangères appliquées, Marc Mazière est, aujourd’hui, auteur de deux blogs.
Quel a été votre parcours universitaire et pourquoi avoir choisi l’UT2J ? Aviez-vous un projet professionnel au moment de votre choix ?
Ma famille est établie un peu partout dans le sud-ouest, mais de mon côté j’ai effectué mon lycée sur Agen. Après avoir obtenu mon bac littéraire, je souhaitais m’orienter vers une faculté de langues. La plupart des jeunes sur Agen choisissent de partir soit sur Bordeaux soit sur Toulouse, les deux villes les plus proches géographiquement. De mon côté, mon choix s’est orienté sur Toulouse, l’UT2J étant la plus réputée pour son apprentissage des langues. Je me suis inscrit en LEA anglais/allemand. J’ai également pris l’option italien en troisième langue.
Je n’avais alors aucun projet professionnel précis. Je pense que d’ailleurs c’est bien le problème de beaucoup d’étudiants en LEA.
Faire LEA parce qu’on aime les langues c’est une chose, mais trouver un travail correspondant n’est pas chose facile. Dans mon cas, je me suis dit que j’apprendrais les langues et que je verrais bien après où cela me mènerait. Comme beaucoup, je pensais à être traducteur ou professeur, mais on s’aperçoit vite que les débouchés sont compliqués à trouver. Finalement, j’ai fait ce choix par affinité avec les langues, sans grande conviction au départ.
Quels souvenirs gardez-vous de l’université ? vos impressions, votre quotidien…
Je ne vais pas vous mentir, mais entre une école privée et l’université, ce n’est pas tout à fait la même chose. Lorsqu’il s’agit, par exemple, de trouver un stage, dans l’une il suffit presque de pousser la porte d’un bureau, dans l’autre ce n’est pas aussi évident, il faut s’en donner les moyens. Ceci étant, ça donne quand même ce sentiment d’y être parvenu par soi-même. Pour moi, le passage du lycée à l’université a été un grand choc, mais ça m’a clairement forcé à devenir plus débrouillard !
Concernant mon quotidien, j’ai pu remarquer que les activités proposées en dehors des cours, sont souvent négligées par manque de temps et pourtant c’est essentiel ! Pour ma part, je m’étais inscrit au sein d’une association étudiante franco-allemande et ça m’a beaucoup apporté. En l’occurrence, au sein de cette association, nous organisions des voyages d’échanges entre étudiants francophones et allemands. Un réel atout durant mon cursus, pour rencontrer des étudiants et pratiquer la langue. Même mon séjour en Allemagne a certainement été beaucoup plus bénéfique et productif dans ce contexte-là plutôt que si j’étais parti seul quelques jours en voyage. On se retrouve avec d’autres étudiants comme nous. L’objectif n’est pas le même, j’ai vraiment apprécié et je le conseille à tout le monde.
Quel a été votre parcours professionnel ? Quel profession exercez-vous aujourd’hui ?
J'ai fait ma L1 et L2 à Toulouse, puis j'ai poursuivi en L3 à Bordeaux. Je suis parti en Erasmus à Bristol en Angleterre, avant de terminer mon master à Bordeaux. Après quoi je suis passée par une phase de gros doutes concernant mon avenir professionnel. Comme de nombreux étudiants dans mon cas. C’est normal de passer par cette phase pour un étudiant. J’ai commencé à me réveiller à la fin de mes études, mais c’était un peu tard. Je me suis retrouvé sans but précis, au chômage et j’ai dû retourner chez mes parents. J’ai effectué de nombreux petits boulots, plus ou moins en lien avec mes études. J’ai été barman, réceptionniste et même professeur remplaçant ! Cette période transitoire a duré 2 ans puis j’ai fini par me raisonner. J’ai décidé de prendre le premier travail à peu près en lien avec mon cursus et m’en servir pour développer mon activité en parallèle. J’ai eu cette chance, quelques années auparavant d’être embauché en tant que steward pendant 3 mois chez Air France et alors que j’étais en pleine recherche d’emploi, ils m’ont recontacté pour un poste sur Paris au sein du service client en anglais et allemand. J’y suis resté 3 ans et demi. J’ai même repris des cours particuliers d’Italien afin de me remettre à niveau.
Je crois savoir que vous avez un deuxième emploi. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai terminé mon master en 2013 et ai été embauché chez Air France en 2015. Cela fait 3 ans et demi que je travaille sur une activité que j’ai développé en indépendant en parallèle. Outre les langues, j’avais une certaine affinité avec tout ce qui touche à la création multimédia, à l’informatique. J’ai pu constater que nombreux étaient les youtubeurs qui réussissaient à gagner leur vie comme ça, je me suis dit pourquoi pas moi !
J’ai décidé de me spécialiser dans les bons plans. Lorsque j’étais un étudiant, j’étais boursier et mes parents sont handicapés. C’est un détail important qui m’a permis d’aller à l’université, car sans cette bourse je n’aurais pas pu y accéder aussi facilement. Comme je n’avais pas beaucoup de moyens, j’étais sans cesse à l’affut de bons plans. D’ailleurs on me disait souvent qu’il fallait que j’écrive un livre à ce sujet. J’ai finalement connecté ça avec l’idée des youtubeurs. J’ai commencé à développer un blog, à peu près en même temps que mon embauche chez Air France. Depuis plus de 3 ans maintenant, j’y rédige un article par semaine sur un sujet différent. Je me suis lancé en me disant que je verrais bien, certains arrivaient à en vivre en développant des partenariats…J’ai décidé de m’y tenir et aujourd’hui, à l’occasion de mes 30 ans, je viens de quitter Air France afin de ne me consacrer qu’à cette activité.
En parallèle, avec un camarade de master, nous avons créé ensemble un deuxième blog dédié à l’apprentissage des langues, grâce à nos compétences en informatique et multimédia.
Finalement on se rend compte que toutes ces petites choses que l’on apprend à l’université, ces options dans lesquelles on s’inscrit, finissent par prendre tout leur sens par la suite. Je pense par exemple à Steve Jobs qui avait choisi de prendre l’option calligraphie à l’université, pensant que ça ne lui servirait à rien et finalement c’est ce qui a donné toutes les polices d’écriture qui existent sur un macintosh aujourd’hui !
Un conseil à donner aux étudiants qui suivent votre cursus ?
Mon premier conseil est bien évidemment de s’attacher aux petites choses qui nous semblent insignifiantes ou peu intéressantes de prime abord. Au final, c’est toujours une expérience, une compétence supplémentaire qui pourront par la suite nous servir.
Ensuite je pense qu’il est primordial de réfléchir dès sa première année à l’université sur ce que l’on souhaite faire après, quels sont les débouchés…pour éviter de se retrouver sans rien à la fin d’un cursus et passer par de longues périodes d’inactivité. Ce qui me semble également primordial, c’est de ne pas exclure la possibilité de se mettre à son compte. C’est une solution supplémentaire à laquelle il faut penser. Ce n’est pas chose évidente, il faut s’en donner les moyens, mais c’est à la portée de toutes et tous.
Enfin il est capital de profiter de tout ce que l’université a à nous offrir en dehors des heures de cours. D’autant plus pour les étudiants en langues. Il faut s’inscrire dans des associations, il faut partir en Erasmus. C’est très riche d’enseignements, de rencontres, et il n’y a pas de secret ce n’est qu’en pratiquant que l’on arrive à atteindre le niveau souhaité. C’est peut-être le seul moment dans la vie où l’on aura l’occasion de partir toute une année à l’étranger, dans une université où en temps normal, nous n’aurions jamais eu les moyens de se l’offrir. Il ne faut en aucun cas hésiter !
Les blogs de Marc Mazière :
Radin Malin
Sur le bout de la langue
Ma famille est établie un peu partout dans le sud-ouest, mais de mon côté j’ai effectué mon lycée sur Agen. Après avoir obtenu mon bac littéraire, je souhaitais m’orienter vers une faculté de langues. La plupart des jeunes sur Agen choisissent de partir soit sur Bordeaux soit sur Toulouse, les deux villes les plus proches géographiquement. De mon côté, mon choix s’est orienté sur Toulouse, l’UT2J étant la plus réputée pour son apprentissage des langues. Je me suis inscrit en LEA anglais/allemand. J’ai également pris l’option italien en troisième langue.
Je n’avais alors aucun projet professionnel précis. Je pense que d’ailleurs c’est bien le problème de beaucoup d’étudiants en LEA.
Faire LEA parce qu’on aime les langues c’est une chose, mais trouver un travail correspondant n’est pas chose facile. Dans mon cas, je me suis dit que j’apprendrais les langues et que je verrais bien après où cela me mènerait. Comme beaucoup, je pensais à être traducteur ou professeur, mais on s’aperçoit vite que les débouchés sont compliqués à trouver. Finalement, j’ai fait ce choix par affinité avec les langues, sans grande conviction au départ.
Quels souvenirs gardez-vous de l’université ? vos impressions, votre quotidien…
Je ne vais pas vous mentir, mais entre une école privée et l’université, ce n’est pas tout à fait la même chose. Lorsqu’il s’agit, par exemple, de trouver un stage, dans l’une il suffit presque de pousser la porte d’un bureau, dans l’autre ce n’est pas aussi évident, il faut s’en donner les moyens. Ceci étant, ça donne quand même ce sentiment d’y être parvenu par soi-même. Pour moi, le passage du lycée à l’université a été un grand choc, mais ça m’a clairement forcé à devenir plus débrouillard !
Concernant mon quotidien, j’ai pu remarquer que les activités proposées en dehors des cours, sont souvent négligées par manque de temps et pourtant c’est essentiel ! Pour ma part, je m’étais inscrit au sein d’une association étudiante franco-allemande et ça m’a beaucoup apporté. En l’occurrence, au sein de cette association, nous organisions des voyages d’échanges entre étudiants francophones et allemands. Un réel atout durant mon cursus, pour rencontrer des étudiants et pratiquer la langue. Même mon séjour en Allemagne a certainement été beaucoup plus bénéfique et productif dans ce contexte-là plutôt que si j’étais parti seul quelques jours en voyage. On se retrouve avec d’autres étudiants comme nous. L’objectif n’est pas le même, j’ai vraiment apprécié et je le conseille à tout le monde.
Quel a été votre parcours professionnel ? Quel profession exercez-vous aujourd’hui ?
J'ai fait ma L1 et L2 à Toulouse, puis j'ai poursuivi en L3 à Bordeaux. Je suis parti en Erasmus à Bristol en Angleterre, avant de terminer mon master à Bordeaux. Après quoi je suis passée par une phase de gros doutes concernant mon avenir professionnel. Comme de nombreux étudiants dans mon cas. C’est normal de passer par cette phase pour un étudiant. J’ai commencé à me réveiller à la fin de mes études, mais c’était un peu tard. Je me suis retrouvé sans but précis, au chômage et j’ai dû retourner chez mes parents. J’ai effectué de nombreux petits boulots, plus ou moins en lien avec mes études. J’ai été barman, réceptionniste et même professeur remplaçant ! Cette période transitoire a duré 2 ans puis j’ai fini par me raisonner. J’ai décidé de prendre le premier travail à peu près en lien avec mon cursus et m’en servir pour développer mon activité en parallèle. J’ai eu cette chance, quelques années auparavant d’être embauché en tant que steward pendant 3 mois chez Air France et alors que j’étais en pleine recherche d’emploi, ils m’ont recontacté pour un poste sur Paris au sein du service client en anglais et allemand. J’y suis resté 3 ans et demi. J’ai même repris des cours particuliers d’Italien afin de me remettre à niveau.
Je crois savoir que vous avez un deuxième emploi. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai terminé mon master en 2013 et ai été embauché chez Air France en 2015. Cela fait 3 ans et demi que je travaille sur une activité que j’ai développé en indépendant en parallèle. Outre les langues, j’avais une certaine affinité avec tout ce qui touche à la création multimédia, à l’informatique. J’ai pu constater que nombreux étaient les youtubeurs qui réussissaient à gagner leur vie comme ça, je me suis dit pourquoi pas moi !
J’ai décidé de me spécialiser dans les bons plans. Lorsque j’étais un étudiant, j’étais boursier et mes parents sont handicapés. C’est un détail important qui m’a permis d’aller à l’université, car sans cette bourse je n’aurais pas pu y accéder aussi facilement. Comme je n’avais pas beaucoup de moyens, j’étais sans cesse à l’affut de bons plans. D’ailleurs on me disait souvent qu’il fallait que j’écrive un livre à ce sujet. J’ai finalement connecté ça avec l’idée des youtubeurs. J’ai commencé à développer un blog, à peu près en même temps que mon embauche chez Air France. Depuis plus de 3 ans maintenant, j’y rédige un article par semaine sur un sujet différent. Je me suis lancé en me disant que je verrais bien, certains arrivaient à en vivre en développant des partenariats…J’ai décidé de m’y tenir et aujourd’hui, à l’occasion de mes 30 ans, je viens de quitter Air France afin de ne me consacrer qu’à cette activité.
En parallèle, avec un camarade de master, nous avons créé ensemble un deuxième blog dédié à l’apprentissage des langues, grâce à nos compétences en informatique et multimédia.
Finalement on se rend compte que toutes ces petites choses que l’on apprend à l’université, ces options dans lesquelles on s’inscrit, finissent par prendre tout leur sens par la suite. Je pense par exemple à Steve Jobs qui avait choisi de prendre l’option calligraphie à l’université, pensant que ça ne lui servirait à rien et finalement c’est ce qui a donné toutes les polices d’écriture qui existent sur un macintosh aujourd’hui !
Un conseil à donner aux étudiants qui suivent votre cursus ?
Mon premier conseil est bien évidemment de s’attacher aux petites choses qui nous semblent insignifiantes ou peu intéressantes de prime abord. Au final, c’est toujours une expérience, une compétence supplémentaire qui pourront par la suite nous servir.
Ensuite je pense qu’il est primordial de réfléchir dès sa première année à l’université sur ce que l’on souhaite faire après, quels sont les débouchés…pour éviter de se retrouver sans rien à la fin d’un cursus et passer par de longues périodes d’inactivité. Ce qui me semble également primordial, c’est de ne pas exclure la possibilité de se mettre à son compte. C’est une solution supplémentaire à laquelle il faut penser. Ce n’est pas chose évidente, il faut s’en donner les moyens, mais c’est à la portée de toutes et tous.
Enfin il est capital de profiter de tout ce que l’université a à nous offrir en dehors des heures de cours. D’autant plus pour les étudiants en langues. Il faut s’inscrire dans des associations, il faut partir en Erasmus. C’est très riche d’enseignements, de rencontres, et il n’y a pas de secret ce n’est qu’en pratiquant que l’on arrive à atteindre le niveau souhaité. C’est peut-être le seul moment dans la vie où l’on aura l’occasion de partir toute une année à l’étranger, dans une université où en temps normal, nous n’aurions jamais eu les moyens de se l’offrir. Il ne faut en aucun cas hésiter !
Les blogs de Marc Mazière :
Radin Malin
Sur le bout de la langue