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Adeline Manzato, zoom sur une ancienne étudiante
Publié le 7 octobre 2019 – Mis à jour le 22 octobre 2019
Diplômée, en 2017 à l’UT2J, d’un master interprétation, traduction et médiation linguistique en langue des signes (LSF) / anglais / français, Adeline Manzato est aujourd’hui interprète - traductrice LSF indépendante.
Pourquoi avoir choisi l’UT2J ? Aviez-vous un projet professionnel précis au moment de votre choix ?
Je suis originaire de Toulouse et j’ai fait mon secondaire au lycée Bellevue. Il y avait beaucoup d’élèves sourds et des cours en LSF étaient proposés, j’étais ainsi déjà amenée à apprendre la langue des signes et à observer des interprètes. Je savais que je voulais en faire mon métier.
L’Université Toulouse – Jean Jaurès, Mirail à l’époque, était réputée pour ses formations en LSF, il paraissait évident pour moi de l’intégrer.
Pouvez-vous me parler de votre parcours à l’UT2J ?
J’ai suivi un double cursus. Je me suis d’abord inscrite en 1ère année de philosophie avec une option mineure en LSF. J'appréciais beaucoup les cours de philo au lycée et j'envisageais de potentiellement devenir professeure de philosophie en LSF. Mon professeur de philo au lycée faisait justement ça.
Pendant ma première année à l’université, j’ai appris qu’une formation de la L1 au M2 pour être interprète LSF allait être ouverte l’année suivante. J’ai postulé pour cette formation qui était intégrée au cursus LEA.
L’année suivant, j’ai donc fait une 1ère année de LEA anglais / LSF, tout en continuant en parallèle ma licence de philosophie. A partir de ma 3ème année de LEA, j’ai intégré le Cetim, le Centre de traduction, d’interprétation et de médiation linguistique. Après quoi, j’y ai effectué mon M1 en 1 an et mon M2 en 2 ans.
Quels souvenirs gardez-vous de l’université ?
J’ai l’impression d’avoir connu l’université de 2 façons différentes. D’un côté mon cursus en philosophie, avec de grandes promotions, des classes remplies, etc. Nous étions un peu livrés à nous-mêmes. Beaucoup lâchaient en cours de route. Au-delà d’avoir été un peu déçue par l’enseignement de la philosophie, je sentais que ce type d’environnement, où l’on est noyé dans la masse, ne me convenait pas forcément à ce moment-là.
J’ai réellement vu la différence avec mon entrée au Cetim. Nous étions la première promo à nous inscrire en L1 LEA anglais / LSF, à peine une dizaine d’élèves, ce n’était ni facile pour les étudiants, ni pour les professeurs. Nous avions aussi moins de libertés quant au choix de notre emploi du temps, mais nous étions bien encadrés et très solidaires entre étudiants. Il y avait une forte cohésion de groupe. J’en garde de vrais bons souvenirs. J’y ai aussi appris la rigueur et l’organisation.
Je me souviens également de la BUC (Bibliothèque universitaire centrale) et du CRL (Centre de ressource des langues), supers endroits pour travailler ! Moi qui n’allais jamais à la bibliothèque avant, j’ai beaucoup profité de ces lieux.
J’ai également beaucoup profité de ce que pouvait m’offrir l’université et je n’ai pas hésité à prendre des cours de langue en auditrice libre. J’ai fait 4 ans d’arabe dialectal et littéral et de l’allemand en option.
Quel a été votre parcours professionnel ? Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?
Après l’obtention de mon master, j’avais besoin de temps pour moi. Je venais de passer 7 ans à étudier à l’université, j’avais besoin de faire autre chose.
J’ai décidé de partir à l’étranger en Turquie, au sein d’une ONG qui œuvre à l’intégration des migrants et des réfugiés.
De retour en France, j’ai fait pas mal de jobs alimentaires. Je ne souhaitais pas démarcher des services d’interprètes, car je voulais essayer de créer autre chose, un service qui corresponde plus à ma personnalité, à ma manière de travailler avec les usagers, être davantage dans la proximité. Je savais aussi que je voulais rester dans ma zone de résidence.
Pour le moment, les services d’interprètes et les prestations se concentrent plus à Toulouse et Ramonville, car c’est là où il y a le plus de demandes (hôpitaux, tribunal, écoles, universités, emplois, etc.), mais les personnes sourdes n’habitent pas toujours en centre-ville. Habitant justement dans une zone où il y a de la demande et pas d’offre, je souhaitais pouvoir proposer mes services aux collectivités pour améliorer l’accessibilité, mais aussi aux particuliers. J’aimerais aussi que, dans cette zone-là, plus d’opportunités leur soient offertes en terme d’embauche, d’accès à la culture, etc.
En réalité, j’avais déjà créé mon statut d’auto-entrepreneuse avant de partir à l’étranger, sans aller plus loin. Ce n’est qu’en décembre 2018 que je me suis finalement décidée à me lancer dans l’aventure et cette fois je suis allée au bout de mes démarches !
Aujourd’hui, je propose mes services d’interprète en langue des signes entre Castanet-Tolosan et Baziège, aussi bien aux particuliers qu’aux collectivités. Chaque prestation est différente. Je suis amenée à intervenir dans n’importe quel moment de vie où ces personnes auraient besoin d’un interprète ou d’un traducteur.
Quels conseils pourriez-vous donner aux étudiants désireux de suivre votre parcours ?
Côté études, il faut profiter de tout ce qu’il y a à l’université, comme assister aux conférences, utiliser les espaces de travail, ne pas hésiter à s’inscrire à d’autres cours, etc.
Il ne faut pas lâcher, se décourager trop tôt, il faut apprendre à repousser ses limites pour ne pas passer à côté de quelque chose. Dernier conseil, il faut être organisé !
Côté professionnel en tant qu’indépendant, il faut y croire et se donner les moyens d’y arriver. Ça demande de la patience, ne serait-ce que pour se faire connaître. Il ne faut pas avoir peur de se lancer et avoir confiance en l’humain !
Contacter Adeline Manzato
Photo DR
Je suis originaire de Toulouse et j’ai fait mon secondaire au lycée Bellevue. Il y avait beaucoup d’élèves sourds et des cours en LSF étaient proposés, j’étais ainsi déjà amenée à apprendre la langue des signes et à observer des interprètes. Je savais que je voulais en faire mon métier.
L’Université Toulouse – Jean Jaurès, Mirail à l’époque, était réputée pour ses formations en LSF, il paraissait évident pour moi de l’intégrer.
Pouvez-vous me parler de votre parcours à l’UT2J ?
J’ai suivi un double cursus. Je me suis d’abord inscrite en 1ère année de philosophie avec une option mineure en LSF. J'appréciais beaucoup les cours de philo au lycée et j'envisageais de potentiellement devenir professeure de philosophie en LSF. Mon professeur de philo au lycée faisait justement ça.
Pendant ma première année à l’université, j’ai appris qu’une formation de la L1 au M2 pour être interprète LSF allait être ouverte l’année suivante. J’ai postulé pour cette formation qui était intégrée au cursus LEA.
L’année suivant, j’ai donc fait une 1ère année de LEA anglais / LSF, tout en continuant en parallèle ma licence de philosophie. A partir de ma 3ème année de LEA, j’ai intégré le Cetim, le Centre de traduction, d’interprétation et de médiation linguistique. Après quoi, j’y ai effectué mon M1 en 1 an et mon M2 en 2 ans.
Quels souvenirs gardez-vous de l’université ?
J’ai l’impression d’avoir connu l’université de 2 façons différentes. D’un côté mon cursus en philosophie, avec de grandes promotions, des classes remplies, etc. Nous étions un peu livrés à nous-mêmes. Beaucoup lâchaient en cours de route. Au-delà d’avoir été un peu déçue par l’enseignement de la philosophie, je sentais que ce type d’environnement, où l’on est noyé dans la masse, ne me convenait pas forcément à ce moment-là.
J’ai réellement vu la différence avec mon entrée au Cetim. Nous étions la première promo à nous inscrire en L1 LEA anglais / LSF, à peine une dizaine d’élèves, ce n’était ni facile pour les étudiants, ni pour les professeurs. Nous avions aussi moins de libertés quant au choix de notre emploi du temps, mais nous étions bien encadrés et très solidaires entre étudiants. Il y avait une forte cohésion de groupe. J’en garde de vrais bons souvenirs. J’y ai aussi appris la rigueur et l’organisation.
Je me souviens également de la BUC (Bibliothèque universitaire centrale) et du CRL (Centre de ressource des langues), supers endroits pour travailler ! Moi qui n’allais jamais à la bibliothèque avant, j’ai beaucoup profité de ces lieux.
J’ai également beaucoup profité de ce que pouvait m’offrir l’université et je n’ai pas hésité à prendre des cours de langue en auditrice libre. J’ai fait 4 ans d’arabe dialectal et littéral et de l’allemand en option.
Quel a été votre parcours professionnel ? Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?
Après l’obtention de mon master, j’avais besoin de temps pour moi. Je venais de passer 7 ans à étudier à l’université, j’avais besoin de faire autre chose.
J’ai décidé de partir à l’étranger en Turquie, au sein d’une ONG qui œuvre à l’intégration des migrants et des réfugiés.
De retour en France, j’ai fait pas mal de jobs alimentaires. Je ne souhaitais pas démarcher des services d’interprètes, car je voulais essayer de créer autre chose, un service qui corresponde plus à ma personnalité, à ma manière de travailler avec les usagers, être davantage dans la proximité. Je savais aussi que je voulais rester dans ma zone de résidence.
Pour le moment, les services d’interprètes et les prestations se concentrent plus à Toulouse et Ramonville, car c’est là où il y a le plus de demandes (hôpitaux, tribunal, écoles, universités, emplois, etc.), mais les personnes sourdes n’habitent pas toujours en centre-ville. Habitant justement dans une zone où il y a de la demande et pas d’offre, je souhaitais pouvoir proposer mes services aux collectivités pour améliorer l’accessibilité, mais aussi aux particuliers. J’aimerais aussi que, dans cette zone-là, plus d’opportunités leur soient offertes en terme d’embauche, d’accès à la culture, etc.
En réalité, j’avais déjà créé mon statut d’auto-entrepreneuse avant de partir à l’étranger, sans aller plus loin. Ce n’est qu’en décembre 2018 que je me suis finalement décidée à me lancer dans l’aventure et cette fois je suis allée au bout de mes démarches !
Aujourd’hui, je propose mes services d’interprète en langue des signes entre Castanet-Tolosan et Baziège, aussi bien aux particuliers qu’aux collectivités. Chaque prestation est différente. Je suis amenée à intervenir dans n’importe quel moment de vie où ces personnes auraient besoin d’un interprète ou d’un traducteur.
Quels conseils pourriez-vous donner aux étudiants désireux de suivre votre parcours ?
Côté études, il faut profiter de tout ce qu’il y a à l’université, comme assister aux conférences, utiliser les espaces de travail, ne pas hésiter à s’inscrire à d’autres cours, etc.
Il ne faut pas lâcher, se décourager trop tôt, il faut apprendre à repousser ses limites pour ne pas passer à côté de quelque chose. Dernier conseil, il faut être organisé !
Côté professionnel en tant qu’indépendant, il faut y croire et se donner les moyens d’y arriver. Ça demande de la patience, ne serait-ce que pour se faire connaître. Il ne faut pas avoir peur de se lancer et avoir confiance en l’humain !
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