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Julien Fournet, zoom sur un ancien étudiant de l'Ensav
Aujourd’hui réalisateur de films d’animation au sein du studio toulousain TAT, ce diplômé d’un master de l’Ensav a travaillé pour France 3 en début de carrière pour ensuite se lancer dans le film d’animation avec l’écriture et la réalisation d’épisodes de la série Les as de la jungle puis Kid Lucky. En 2021, il réalise son premier long-métrage, Pil. À la fois succès populaire et critique, il a été éligible aux Oscars cette année. Rencontre.
Est-ce que, en tant qu’ancien étudiant, faire la projection d'ouverture de la corrida audiovisuelle de l’Ensav a une saveur particulière ?
La Corrida audiovisuelle de l'Ensav a toujours été un moment d'effervescence très particulier ! Je suis ravi que Pil ait eu le privilège d'en faire l'ouverture et je remercie chaleureusement Alexandre Beznosiuk, directeur de l'Ensav et Jean-Louis Dufour, enseignant en réalisation de m'avoir donné l'occasion de retourner dans l'arène. Revivre après quinze ans l'excitation des débats qui succèdent à chaque film, partager mon travail avec mes enseignants et les nouveaux étudiants, être témoin une fois de plus de la vie bouillonnante de cette école... Cette soirée fut pour moi un vrai bain de jouvence et une grande fierté.
Vous êtes toujours installé à Toulouse, quel lien avez-vous gardé avec l'Ensav et/ou son réseau d'enseignants, d'étudiant·e·s ?
Durant ma formation à l'Ensav, je trouvais les interventions d'anciens étudiants doublement enrichissantes. En plus de leur expérience, ils nous encourageaient en nous offrant la preuve que notre cursus nous destinait à intégrer le milieu professionnel. À mon tour, j'essaye de saisir les occasions d'aller à la rencontre des élèves pour leur rappeler qu'au studio TAT, à quelques pas de l'école, nous sommes plusieurs anciens de l'Ensav à travailler dans le cinéma. Nous avons organisé une visite du studio pour les étudiants en Réalisation avec Bérénice Bonhomme, et en prévoyons une nouvelle avec les étudiants en Décors avec Grégory Bled. Il m'est également arrivé de participer aux jurys d'évaluation de l'école.
En restant proche de l'école, j'ai pu garder un lien avec des enseignants qui me sont chers et m'ont soutenu et aidé à différents moments comme Guy Chapouillé, Paul Lacoste, Hubert Guipouy ou Martin Grosdidier. C'est toujours un plaisir et une fierté d'échanger avec eux.
Par rapport au chemin parcouru depuis votre formation, quel regard portez-vous sur celle-ci aujourd’hui ?
Mon regard est sûrement biaisé par le fait que je travaille essentiellement dans l'animation. Dans ce domaine particulier, je renvoie les étudiants qui recherchent une formation vers le site du Réseau des Écoles françaises du Cinéma d'Animation (RECA), qui référence les établissements et les infos les concernant. L'animation est un secteur dynamique avec une grande offre de formations privées et de nombreux débouchés professionnels.
Néanmoins, en tant qu'anciens de l'Ensav, nous sommes plusieurs à travailler actuellement au studio TAT. Sans avoir été directement formés à l'animation, nous occupons des postes en réalisation, son, production, montage, post-production, communication... Nous avons donc bénéficié du faible coût d'une école publique, de la grande liberté qu'elle nous offrait pour finalement nous orienter vers un secteur très spécialisé, plutôt réservé aux étudiants sortant de formations privées. J'espère que notre école et les autres formations publiques pourront longtemps continuer d'offrir aux étudiants une alternative moins coûteuse !