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Marie Zago, zoom sur une ancienne étudiante
Diplômée en histoire à l’UT2J, Marie Zago est aujourd’hui responsable communication et valorisation scientifique à l’École française de Rome.
Quel a été votre parcours universitaire et pourquoi avoir choisi l’UT2J ?
Je me suis inscrite à l’UT2J en 2001, après une année à Paris en classe préparatoire et une année à Sciences Po Bordeaux. Á l’issue de ces deux années, je n’avais pas encore réellement trouvé ma voie. Je suis donc revenue à Toulouse à la fin de l’été, en réfléchissant à mon parcours d’avenir. J’avais très envie de travailler à la promotion de la culture. Je voulais avant tout approfondir ma culture générale et historique. Cependant, les 2 années derrière moi m’avaient aussi incité à acquérir une base de formation plus juridique. Je me suis donc inscrite en 1ère année de droit à l’UT1 et en 2ème année d’histoire à L’UT2J.
Le choix de revenir à Toulouse était aussi dû aux événements de l’époque, à savoir l’explosion de l’usine AZF le 21 septembre 2001, 10 jours après les attentats de New-York. Tout le monde était sous le choc, j’avais besoin de me retrouver dans ma ville natale et de me rapprocher de ma famille.
Pourquoi ce choix de double cursus et comment l’avez-vous vécu ? Aviez-vous un projet professionnel au moment de votre choix ?
Je ne savais pas choisir, alors j’ai cherché à suivre une double formation. L’une, en droit et l’autre, en histoire. En cours d'année, j'ai même découvert que je n'étais pas seule à faire ces allers retours entre les deux universités toulousaines. J’ai eu la chance de rencontrer un camarade dans la même situation. Nous avons pu nous entraider et nous motiver mutuellement.
Lors de ma dernière année en licence d'histoire à Toulouse, j’ai eu l’opportunité de participer à une présentation du programme Erasmus. Un professeur d’histoire médiévale nous avait raconté, dans ce cadre, son année à Barcelone. Il nous avait vivement conseillé d’assister à cette réunion pour nous ouvrir à d’autres choses. C’est à cette occasion que j’ai rencontré le professeur Bernard Doumerc responsable des échanges avec l’Italie. J’avais initialement pensé à l’Espagne car j’avais un meilleur niveau en langue, mais finalement cette introduction m'a convaincue de choisir cette destination et de présenter ma candidature pour l’Italie, d’autant plus que mon nom est d’origine vénitienne. Ainsi, j’ai poursuivi ma maîtrise (master 1) en histoire à l’UT2J et une année à l'Université de Ca'Foscari à Venise, grâce ce programme européen. L’année suivante, j’ai continué en master 2 culture et communication à Avignon.
Dans le parcours d’histoire ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que nous avions pleine liberté de choisir les cours. J’ai aussi tenu à continuer l’apprentissage des langues. Durant ma licence, on m’a également proposé de suivre un cours qui s’appelait Monde hispanique et presse, qui m’aide encore aujourd’hui. J’avais des intuitions, j’avais envie de faire ça, mais ce sont aussi des propositions que l’on m’a faites. L’équipe administrative m’a beaucoup aiguillée ! J’ai pu aussi compter sur une présence pédagogique très rassurante avec de réels échanges humains. Il y a aussi autre chose qui m’a permis de mener à bien ce double cursus : le Service d’enseignement à distance. Je suivais la majorité des cours en présentiel, mais c’est à distance que j'ai préparé les examens de sociologie, ma discipline associée à la licence.
Au-delà des enseignements et de l’équipe administrative, quels souvenirs gardez-vous de votre quotidien à l’université ?
J’ai été bénévole dans les festivals et dans différentes manifestations. J’ai fréquenté le service culturel du Crous, de l’Afev et contribué à l’organisation du forum des associations. J’ai participé aux activités de Séquence court métrage qui recrute des étudiants pour la sélection de films venus du monde entier. J’étais très intéressée par tout ce qui touche à l’image, la vidéo, les médias, mais aussi à la culture. Ce sont ces à-côtés qui m’ont permis de nouer des contacts, de me créer des opportunités. Il suffisait d’être ouvert à tout ce qui nous entoure. Je n’ai jamais pu rester dans mon coin, il y avait toujours quelque chose à voir, à faire.
Malgré tout, ça a été des années difficiles pour l'université, ses étudiants et les enseignants. La faculté avait subi de nombreux dommages lors de l'explosion d'AZF et une partie des bâtiments n'était plus utilisable. Nos cours et examens se sont déroulés dans des préfabriqués. En 2001, la rentrée s’est faite tardivement, nous avions donc très peu de temps pour finaliser l’année. Il y a aussi eu des manifestations étudiantes assez dures. Le contexte n’était pas évident mais on sentait un certain mouvement de solidarité dans la difficulté. Et puis, j’aimais beaucoup l’UT2J, de par l’ouverture d’esprit, l’ambiance et l’architecture moderne de l’université.
Quelle profession exercez-vous aujourd’hui ?
Je suis actuellement responsable de la communication et de la valorisation scientifique à l’École française de Rome. C’est une institution française de recherche et de formation à la recherche à l’étranger, dans le champ de l’histoire, l’archéologie et les sciences sociales. Je suis complètement dans le bain de mes études. J’y travaille depuis 5 ans maintenant. Les missions sont assez variées à ce poste : gérer la communication interne et externe, le site web, les réseaux sociaux, les relations avec les médias, etc. Nous ne validons pas de diplômes. Nous accueillons des doctorants boursiers tous les mois, de jeunes chercheurs pour une durée de un à trois ans et des chercheurs confirmés associés à des projets scientifiques développés ici à l’École. Ces recherches vont de la préhistoire jusqu’à l’époque contemporaine.
Comment en êtes-vous arrivées là ?
J’ai terminé mon master 2 à Avignon en 2005. Au second semestre, je devais retourner à Venise car mon mémoire portait sur la médiatisation de la Mostra de cinéma à partir des années 1980. Sur les conseils avisés d’une professeure, j’ai postulé pour un stage. Me voilà donc de retour à Venise pour un stage au sein de l’ambassade de France, à la délégation culturelle, à mi-temps à l’alliance française de Venise. Ce fut une période marquante, riche de rencontres avec un univers culturel passionnant !
Cependant, je savais que mon insertion professionnelle ne passerait pas forcément par cette ville, il y a beaucoup d’étudiants et peu d’emplois. C’était assez évident pour moi de revenir en France. Là, j’ai accumulé un certain nombre de petits jobs, participé à différents festivals et c’est à la fin de cette année que je me suis rendue compte que j’adorais travailler en contact avec l’étranger. Á l’époque, la déléguée culturelle de Venise m’avait orientée vers le volontariat international, ça pouvait être une voie pour acquérir de l’expérience professionnelle à l’international. Ma candidature a été retenue pour un poste de volontariat international au service culturel de l'Ambassade de France en Italie et je suis arrivée en octobre 2006 à Rome. Á l’issue de ma mission qui s'est terminée deux ans plus tard, en 2008, j’ai travaillé entre 2008 et 2009 à la bibliothèque de l’École française de Rome. En parallèle, je me posais la question de passer des concours pour tout ce qui était conservation du patrimoine et diffusion des savoirs. En 2010, j’ai accepté une mission de 5 mois au Musée du quai Branly à Paris. La vie faisant, j'avais entretemps rencontré mon compagnon qui est italien et mon objectif était donc de repartir en Italie. D’abord pour un poste à l’Institut français de Milan, en tant que responsable du service culturel et de la communication. C’était en 2011 et j’y suis restée jusqu'à la fin 2013. J’avais très envie de revenir à Rome, un poste s’est ouvert à l’École française de Rome et me voilà aujourd’hui !
Un conseil à donner aux étudiants qui suivent votre cursus ?
Aller vers les autres, ne pas s’enfermer ou rester dans son coin !
Ne pas avoir peur des enseignements théoriques. On peut penser que ça ne sert pas à grand chose, mais c’est faux. Ces enseignements sont la base pour avancer, il y a une réelle nécessité à les connaître.
Au-delà, l’université c‘est aussi une certaine façon de réfléchir, une méthode de travail que l’on acquiert et elle est toute aussi importante puisqu’elle s’appliquera dans le monde professionnel !
Mon dernier conseil, ne pas abandonner les langues ! Même si on ne se projette pas forcément dans une carrière internationale, ça servira certainement à un moment donné. De plus en plus, les entreprises ont besoin de personnes pouvant travailler en anglais, ou en espagnol comme à Toulouse, etc. Aujourd’hui, nous travaillons sur des marchés beaucoup plus larges. Il est important de conserver le niveau acquis à la sortie du lycée et de les intégrer rapidement dans son parcours.