ES0A704T - Adossement recherche - Civilisation HA

Semestre Semestre 1
Crédits ECTS 4
Volume horaire total 25

Responsables


Équipe pédagogique
  • Patrick Lesbre
  • Sonia Rose

Objectifs

Ce cours propose d'identifier, de mobiliser et de valoriser les compétences acquises en littérature/arts/ civilisation pour réaliser des projets de recherche à partir d'exemples précis qui ont été mis en œuvre dans les équipes de recherche liées au DEHHA. Il s’agira de présenter le contexte local, national et international de la recherche hispaniste toulousaine, ainsi que les outils de son développement, entre autres la Région Occitanie, Agence Nationale de la Recherche, Horizon Europe.

Contenu

Première partie - Partick Lesbre
 

Du pictographique à l’alphabétique: chaînes signifiantes mésoaméricaines

Le cours tentera de faire la présentation du système d'écriture pictographique préalable à la conquête, des changements qu'impliquent côté espagnol la découverte de peuples amérindiens dotés d'écriture. Loin de disparaître avec la conquête les codex sont admis comme preuves devant les tribunaux coloniaux et divers usages sont créés. Les enquêtes administratives espagnoles suscitent des documents hybrides. La transition coloniale voit cette tradition pictographique s’adapter aux nouvelles normes coloniales avant de péricliter suite aux épidémies.

Le cours sera décliné en six parties.

  1. Découverte des codex mésoaméricains par les conquistadors espagnols (chronologie, géographie, destructions)

  2. Écriture aztèque (usages, type de codex)

  3. Maintien colonial des codex (usages administratifs, codex coloniaux nouveaux, procès etc.)

  4. Enquêtes administratives espagnoles et manuscrits pictographiques.

  5. Enquêtes historiques espagnoles, copies de codex historiques et illustrations de chroniques coloniales.

  6. Déclin et renouveaux (Testerianos, Techialoyan)

Deuxième partie - Sonia Rose

La construction de la nation (Pérou, XIXe siècle)

Au Pérou, les elites qui prennent le pouvoir après les guerres d’Emancipation doivent « inventer » un nouvel objet : la nation . C’est à partir de ce moment – et durant tout le XIXe siècle - que les bases de ce qui est aujourd’hui le Pérou seront posées. La constitution de la nation entraînera des luttes territoriales et d’hégémonie avec les régions et les nations voisines, et des luttes intestines entre des factions qui s’affrontent à l’intérieur même de la nation. Mais la nation se construit également (et surtout ?) dans le discours et l’iconographie. Les modèles choisis requierent l’homogénéisation, mais sur quel patron ?
Le point de départ de ce cours est que la « nation » n’est pas une entité donnée, providentielle, mais construite, forgée, voire inventée. Nous allons ainsi étudier, à partir de cette hypothèse, ce processus de construction, soit-il mené par les élites ou guidée par des impératifs plus populaires, soit-il une combinaison des deux. Le cours que nous proposons vise à examiner, en partant du débat politique comment l’État-nation moderne a été forgé par des symbols, dans un processus complexe, contingent et tout sauf prédéterminé.
Après une présentation de l’approche théorique choisi et du cadre historique, nous allons nous pencher sur la nation racontée (l’historiographie), fictionnalisée (littérature), illustrée (iconographie et arts plastiques) et montrée à l’exterieur (participation aux expositions universelles)

Bibliographie

Partie Patrick Lesbre 

  • BATALLA ROSADO, Juan José, El Códice Tudela y el Grupo Magliabechiano: la tradición medieval de copia de códices en América, Madrid, Testimonio Compañía Editorial, 2002.

  • ANDERS, F., JANSEN, M., REYES, L., El libro del Cihuacóatl. Homenaje para el año del Fuego Nuevo. Libro explicativo del llamado Códice Borbónico, México, FCE, 1991.

  • HILL BOONE, Elizabeth.

  • Stories in Red and Black. Pictorial histories of the Aztecs and Mixtecs, Austin, University of Texas Press. (sur les codex historiques, annales)

  • LEÓN-PORTILLA, Miguel.

  • 2003 Códices. Los antiguos libros del nuevo mundo, México, Aguilar.

  • LOCKHART, James, les chapitres 8 (Ways of writing, pp. 326-373) et 9 (Forms of expression, pp. 374- 426) du livre de The Nahuas After the Conquest, Stanford University Press, 1992. Une version en espagnol est éditée par le Fondo de Cultura Económica, México.

Partie Sonia Rose

  • Alvizuri Verushka, La construcción de la aymaridad: una historia de la etnicidad en Bolivia (1952-2006). Editorial El País, 2009.

  • Babbha, Homi, « Introduction » à Nation and Narration. London: Routledge, 1993, pp. 1-7.

  • Calzadilla, Pedro Enrique. “Que faire du passé colonial? Les historiens hispano-américains du XIXº siècle face à la colonisation espagnole”, dans Écrire l’histoire de l’Amérique Latine. XIXe-XXe siècles, sous la direction de Michel Bertrand et Richard Marin. Paris : CNRS, 2001, pp. 31-48.

  • Carrera Damas, Germán. Del estado colonial al estado independiente nacional. En: Josefina Vázquez (ed.). Historia general de América Latina. Paris: Unesco/Trotta, 2003, vol. VI, págs. 31-197.

  • Cueto Marcos y Carlos Contreras, Historia del Perú contemporáneo. Lima: Red para el Desarrollo de las Ciencias Sociales en el Perú, 1999.

  • Dager Alva, Joseph, « La construcción de la memoria : historia nacional y proyecto burgués en el Perú del siglo XIX », dans Carmen McEvoy (ed.), La experiencia burguesa en el Perú. Madrid : Iberoamericana, 2004, pp. 345-390.

  • Itier, César. Nationalisme ou indigénisme? Le théâtre quechua à Cuzco entre 1880 et 1960, Bulletin de l’Institut français d’études andines, 30, 3 (2001), págs. 527-540.

  • Méndez, Cecilia, « Incas sí, indios no: apuntes para el estudio del nacionalismo criollo en el Perú ». Documento de Trabajo, Lima: Consorcio de Investigación Económica e Instituto de Estudios Peruanos, 1995. Dans : Biblioteca Virtual de Ciencias Sociales. www.cholonautas.edu.pe

  • Renan, Ernest, « Qu’est-ce qu’une nation ? », dans Œuvres complètes, Paris, 1947-61 [1882], vol. I, pp. 887-907.

  • Rose, Sonia, « Quelle littérature pour quelle nation ? Histoire littéraire et enjeux idéologiques au XIXe siècle au Pérou », dans Hommage à Carlos Serrano, études réunies par Annie Molinié, Marie-Claire Zimmermann et Michel Ralle. Paris : Éditions hispaniques, 2005, II, p. 289-300.