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Clap de fin pour le projet NATTUR !
Publié le 14 juin 2022 – Mis à jour le 21 juin 2022
Il y a 4 ans, dans le cadre du projet européen NATTUR, l’ISTHIA de l’UT2J lançait la création d’un observatoire du tourisme avec une nouvelle approche, tenant mieux compte des différents acteurs du secteur sur le territoire pyrénéen. Pierre Torrente, directeur du projet, revient sur la construction de cette méthode d’observation scientifique et les enjeux de ce projet d’envergure…
NATTUR : un projet d’envergure !
Le projet NATTUR n’a pas mobilisé que des acteurs de la recherche : les chercheurs de l’ISTHIA UT2J et de l’université de Gérone ont travaillé notamment avec le Conseil Départemental de l’Ariège comme chef de file, avec l’Agence de Développement Touristique d'Ariège Pyrénées et la Agència de Desenvolupament del Berguedà. Pierre Torrente souligne ce point fort du projet qui, implanté dans le territoire transfrontalier des Pyrénées, a su être autant régional qu’européen.
C’est pourquoi NATTUR fut cofinancé par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dans le cadre du programme interreg-Espagne-France-Andore (POCTEFA 2014-2020). L’objectif du POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de l’espace frontalier Espagne-France-Andorre. Son aide est concentrée sur le développement d'activités sociales, économiques et environnementales transfrontalières par le biais de stratégies conjointes qui favorisent le développement durable des territoires. Pierre Torrente explique très bien cette dynamique de recherche :
« Le volet recherche du projet concerne la création d’un observatoire pilote des activités touristiques de pleine nature. Le bon sens nous impose une action collective, avec les partenaires territoriaux dans chacun des pays : le touriste en randonnée ne va pas subitement stopper son parcours au motif qu’il traverse une frontière ! »
Mais avant de développer ces partenariats pour ce projet d’envergure, Pierre Torrente rappelle le travail accompli en amont par l’ISTHIA et l’UT2J dans la création d’une antenne de l’université sur le site délocalisé de Foix, au Centre Universitaire de l’Ariège où la recherche accompagne efficacement l’offre de formation dans les secteurs du tourisme, du développement durable et du numérique, notamment grâce à la plateforme TA2D.
« Pour élaborer cette nouvelle méthode d’observation du tourisme, être au cœur du territoire est un avantage indéniable. La plateforme est le lieu où nous avons pu imaginer le projet NATTUR, et ses équipements nous ont permis de concevoir un outil d’aide à la décision pour les collectivités territoriales qui déterminent la politique du territoire en matière de tourisme et de développement durable. »
L’observatoire des dynamiques touristiques
L’observatoire du projet NATTUR est un projet interdisciplinaire qui vise à élaborer un outil numérique capable de représenter les dynamiques touristiques d’un territoire, en indiquant les paramètres majeurs que sont les enjeux socio-économiques et le développement durable. Dans le cadre du projet, les données récoltées concernaient les activités touristiques de plein air dans les Pyrénées. L’originalité de NATTUR tient autant à cette volonté de conjuguer les expertises en vue d’une mise en œuvre concrète qu’en une démarche scientifique innovante.
Cette nouvelle démarche est un nouveau regard, à la fois plus large et plus exact, qui tient compte de l’ensemble des acteurs du secteur touristique dans un lieu donné : le touriste bien sûr, mais aussi les ressources naturelles du territoire ainsi que les ressources humaines disponibles.
« En tenant compte des acteurs locaux (habitants, professionnels et élus du territoire), nous observons bien le tourisme, et non seulement le touriste et ses attentes. Notre analyse ne se limite donc pas à un seul comportement, et concerne également les notions d’offres et de services. L’outil numérique que nous avons développé permet de « cartographier » ces éléments pour aider à évaluer un projet de développement territorial. L’idée est de faciliter la compréhension des structures touristiques existantes, de leurs rôles et de leurs champs d’action, autant en France qu’en Andorre et en Espagne. Cela permet une meilleure gestion des ressources et une meilleure évaluation du potentiel d’action de chacun sur le territoire pyrénéen. »
Fin de projet : vers de nouveaux terrains de recherche
La base de données NATTUR répertorie donc des informations sur chaque acteur du tourisme, que Pierre Torrente répartie en 4 groupes : touriste, décideurs et élus, habitants et acteur socio-économique. Ces informations ne sont pas seulement comportementales : elles sont géolocalisées et datées pour que le modèle de l’observatoire s’adapte dans le temps et soit adaptables à différents terrains de recherches.
« Le projet NATTUR dans son ensemble est un succès. Pour le volet recherche, notre prototype est réussi : l’outil fonctionne et nous pourrons le présenter officiellement en octobre prochain à la Région Occitanie. Nous sommes parvenus à lisser les informations avec nos partenaires de recherches, d’un point de vue structurel et conjoncturel. L’élaboration de cette méthode scientifique est une véritable mise en commun des savoirs, des usages et des besoins, entre la France, l’Andorre et l’Espagne ! »
Deux nouvelles voies de recherche s’ouvrent à présent : étendre l’observatoire à tous les types de tourisme, et poursuivre cette harmonisation des protocoles scientifiques dans la récolte, le traitement et l’archivage des données de recherche.
Pensez-y lors de votre prochaine randonnée : marcher en montagne alimente la science !
Equipe projet : Julie Bousquet, Juliane Boistel, Philippe Godard, Neneh Li T'Hooft, ISTHIA-UT2J