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Écrire la Libération en français et dans les langues de France
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Présentation
L’inscription de la Seconde Guerre mondiale dans la mémoire collective reste problématique. Épisode majeur de l’histoire du XXe siècle, la période est embarrassante, notamment d’un point de vue politique, chez les témoins et les auteurs tout comme chez leurs héritiers. 80 ans après la signature de la capitulation de l’Allemagne nazie, le sujet reste sensible, susceptible de déclencher des polémiques, capable de faire naître des débats passionnels. Le récit de la Libération, en particulier, reste un point conflictuel. À la veille des 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale, l’objectif de ce colloque est d’interroger la représentation et la poétisation de la Libération en France dans les différentes langues de France.
Témoignages, souvenirs ou écrits littéraires sont nombreux à faire état de cet événement. Ils posent de nombreuses questions : la prise d’écriture est-elle la même in vivo ou bien a posteriori ? Les mots ont-ils la même couleur quand ils sont lancés, à chaud, sur le papier ? Sont-ils, au contraire, davantage apaisés quand, des années après, l’écrivain·e revient sur un événement marquant de sa vie ? Le choix de dire, d’écrire, de raconter la Libération a-t-il le même sens s’il est fait sur le moment ou longtemps après ? Se délester du poids de cinq années de conflit, raconter sa fin correspond-il toujours à la même nécessité, à la même mémoire ?
Au-delà de cette question chronologique, la Seconde Guerre mondiale a accentué le morcellement de la société. Si la sortie de guerre a marqué le destin commun de toute une population, les partis-pris politiques de chacun ont pu avoir une incidence sur la prise d’écriture. Actrice ou acteur du conflit, nazi·e, pétainiste, résistant·e, ou bien tout simplement témoin ou victime de la Seconde Guerre mondiale, comment l’écrivain·e a-t-il·elle littérarisé la Libération ? L’histoire retient souvent, voire exclusivement, la date du 8 mai 1945. Mais la longue sortie de guerre aura duré dans le pays presque deux ans, en commençant par la Libération de la Corse en septembre 1943 jusqu’à celle de la Bretagne, qui eut lieu après même la reddition de l’Allemagne. Cet empan chronologique a indubitablement eu un impact sur la population qui, pour une grande partie, aura subi deux années supplémentaires de conflit, ce qui change le vécu de cette période particulière. De ce
point de vue, se pose la question de la manière dont l’ancrage régional des écrivain·es et les formes prises par la Libération selon les territoires ont influé sur les représentations de celle-ci.
Intimement lié à ce séquençage géographique, la France est divisée linguistiquement, confrontant la langue d’État, langue majoritaire qu’est le français, et les langues régionales, minoritaires (occitan, breton, basque, alsacien, corse, catalan). Ce corpus en langues de France reste pour une grande part à étudier, notamment dans ses rapports avec une représentation nationale. Dans un contexte national perturbé et mis à mal par de longues années de conflit, le choix de la langue d’écriture a-t-il eu un impact sur la poétisation de l’événement ?
Enfin, ce colloque propose de s’intéresser également aux conséquences (politiques, morales, sociales, etc.) de la Libération telles qu’elles sont représentées dans la littérature française et en langues de France, a posteriori de l’événement, que ce soit dans l’immédiat après-guerre ou dans un temps plus élargi.
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Comités
Comité d’organisation :Cécile Noilhan (ELH-PLH)
Julien Roumette (ELH-PLH)
Jean-François Courouau (ELH-PLH)
Comité scientifique :
Cécile Noilhan (UT2J, PLH)
Ronan Calvez (Université de Brest, CRBC)
Yan Lespoux (Université Paul Valéry/Montpellier, ReSO)
Julien Roumette (UT2J, PLH)