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Filmer le Fleuve
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Du 8 au 10 octobre 2025
Le colloque : Filmer le fleuve est organisé par le laboratoire PLH
Présentation
Depuis les plus lointaines origines bibliques ou antiques, le fleuve irrigue, féconde et ordonne la terre. Entaille pour le cartographe, il a très vite constitué une frontière naturelle entre deux, voire plusieurs Etats (Michel Foucher), assumant une fonction politique. C’est que le fleuve fabrique du territoire. Si ses rives séparent jusqu’à devenir frontière, ce faisant le fleuve relie. D’amont en aval, il se fait alors couture, liant les peuples que, d’un bord à l’autre, par ailleurs il divise. Pour l’historien c’est alors une voie de circulation, de commerce, de ressources (pêche, gravières, etc.), d’échanges (économiques, culturels).
Source de développement et de profit, le fleuve n’en demeure pas moins une inépuisable réserve d’imaginaires. Il a nourri bien des épopées, bien des récits, inspiré bien des compositions musicales comme picturales (le Paphlagonéios dans les Posthomerica de Quintus de Smyrne, la Moldau de Smetana, les peintres de la Hudson River School). C’est que le fleuve est une inépuisable fabrique d’images qui articule le proche et le lointain. Sa poétique se déploie sur sa nature coulante, fluente, dont on ne voit pas la fin, pas plus que l’on n’imagine son origine. On le remonte car à sa source obscure (Courbet, Les sources de la Loue) se loge toujours quelque mystère d’un monde d’avant, plus sauvage, plus primitif, plus absolu ; on le descend, là pour défier ses humeurs et vaincre sur son autorité et sa force nos peurs maladives.
Si sa longue traîne fabrique du récit, le fleuve bat aussi d’un autre temps le pouls de sa mesure, plus poétique, plus sensible, plus organique. Le temps d’une parenthèse, là on médite, regrette, fabule. Ou rien de tout cela. Car le temps qui là se dilate, va comme il va, chose d’autant plus précieuse dans ce monde qui toujours plus le compresse et le tend (Jean-Christophe Bailly, Le Dépaysement). Expression philosophique sans doute la plus aiguë du temps, les eaux du fleuve sont là mais toujours en train de s’en aller, mobiles et immobiles, furtives et permanentes. Le temps y coule comme la lumière qui l’accompagne s’y fait toujours changeante. Ce qui est beau en effet, c’est ce que cette forme d’eau fait à la lumière et dans la lumière, comme l’ont très vite compris les peintres impressionnistes, avec tout au bout les ports d’embouchure et leurs ciels de traîne où ces rais de lumière dans la mer se diluent.
Appel à communication
Programme
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Comités
Comité scientifique
- Fabienne COSTA, Université Grenoble-Alpes
- Antoine GAUDIN, Université Sorbonne Nouvelle
- Sophie LECOLE SOLNYCHKINE, Université Toulouse - Jean Jaurès
- José MOURE, Université Paris I - Panthéon Sorbonne
- Massimo OLIVERO, Université Paris I - Panthéon Sorbonne
- Philippe RAGEL, Université Toulouse - Jean Jaurès
- Benjamin THOMAS, Université de Strasbourg
- Éric THOUVENEL, Université Paris Nanterre
Comité d’organisation
- Philippe RAGEL
- Sophie LECOLE SOLNYCHKINE
Philippe RAGEL - ragel@univ-tlse2.fr
Sophie LECOLE SOLNYCHKINE - slecole@univ-tlse2.fr