Ecrire EN film les sciences humaines et sociales

Le colloque « Écrire EN film les SHS » s’inscrit dans une continuité de manifestations scientifiques déjà organisées sur les écritures visuelles et sonores en recherche1. Il ne propose pas cette fois d’entrer dans l’écriture filmique par la méthode et/ou le dispositif. Il veut, « plus originalement », s’intéresser au résultat. C’est-à-dire au film de science lui-même. Et comme cela, par l’objet fini, permettre de discuter de tous ces choix filmiques opérés pour construire le regard du chercheur(e), organiser la pensée visuelle, fabriquer la pensée manuelle, structurer le propos de recherche et la mise à l’écran des savoirs scientifiques. Placer au cœur des discussions la question de recherche, la note d’intention et la confection de cette mise en récit filmique de la pensée scientifique. Donner à discuter des fondements scientifiques de la réalisation, à la fois à travers ce que montrent/démontrent les images et les sons mais aussi à travers ce qu’ils disent de celle(s)/celui(s) qui les a produits, renvoyant à la position et à la posture de recherche et du chercheur(e). A l’intention scientifique du fond mais également de la forme. A la démonstration visuelle et sonore. A l’argumentation audiovisuelle. Aux regards et à la pensée. Aussi au sensible, aux sensibilités, à l’usage des émotions en SHS, et aux intentions créatives en science. Peut être également aux attentions poétiques.

Se laissant comme cela en marge des choses et par le film cette possibilité de discuter, peut-être de la façon dont l’expérience sensible peut être mobilisée au sein de la recherche en sciences humaines et sociales. Dont les arts sont à même de co-fabriquer la recherche et de la restituer afin de provoquer une réflexion incarnée sur le monde. Dont le précipité entre sciences humaines et sociales et pratiques artistiques peuvent (ou pas) contribuer à un renouvellement méthodologique dans la pratique de la recherche en SHS.

Le colloque « Écrire EN film les SHS » est au-delà du sujet, une invitation à ralentir. A déplacer le rythme et la cadence, à défendre et à assumer un temps lent dans la manifestation scientifique. Autrement dit à donner du temps aux productions filmiques comme paroles de recherche. Sans extraits mais en projetant l’entièreté des réalisations. En réduisant considérablement le nombre de projections/communications. Le colloque propose 9 communications sur 3 journées. Et de longs échanges collectifs.

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