Institut universitaire de France : un nouveau lauréat au laboratoire PLH !

L’IUF : un réseau d'excellence universitaire en France et à l'étranger

L'Institut a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l'interdisciplinarité, en poursuivant trois objectifs :
• encourager les établissements et les enseignants-chercheurs à l'excellence en matière de recherche, avec les conséquences positives que l'on peut en attendre sur l'enseignement, la formation des jeunes chercheurs et plus généralement la diffusion des savoirs ;
• contribuer à la féminisation du secteur de la recherche ;
• contribuer à une répartition équilibrée de la recherche universitaire dans le pays, et donc à une politique de maillage scientifique du territoire.

Chaque année, l’institut organise une campagne de candidatures pour recruter de nouveaux membres. Dans cette compétition au plus haut niveau, au terme d’un processus de sélection particulièrement rigoureux par un jury international multidisciplinaire, les nouveaux membres, seniors et juniors élus, sont reconnus pour la qualité scientifique de leur activité. C’est aussi une chance pour les établissements de rattachement de développer de façon plus compétitive encore leur recherche universitaire.

Clément Bur, tous les chemins mènent à Rome… antique

Diplômé de Sciences Po Paris et agrégé d'histoire, Clément Bur a enseigné à l'Université Paris 1 et de Strasbourg puis dans un lycée d'Aubervilliers avant d'être recruté à l’INU Champollion en 2016. Il deviendra officiellement membre "junior" de l'IUF à compter du 1er octobre 2021, pour une durée de cinq ans. Rattaché au laboratoire PLH - équipe ERASME, Clément Bur est également directeur de la revue Anabases – Traditions et réception de l’Antiquité depuis deux ans .

Historien de l’antiquité et plus précisément de la République romaine et du début de l’Empire, ses recherches se situent au carrefour entre histoire institutionnelle, histoire juridique et histoire politique de la cité. Soutenue en 2013, puis publiée en 2018 par l'École française de Rome, sa thèse portait sur l’infamie, soit une citoyenneté amoindrie par une restriction de droits pour des causes morales. Dès lors, il s’intéresse à la magistrature de la censure à Rome, au classement des citoyens dans la hiérarchie civique sur des critères de richesse et de dignité, et droit romain.
Il a été amené à collaborer à différents programmes de recherche, comme celui dirigé par Fréderic Hurlet, membre senior de l’IUF qui cherche à dresser la prosopographie des magistrats sous le règne d’Auguste ou encore le programme PAROS qui recense l’ensemble des décisions du Sénat de Rome depuis les origines jusqu’à la fin du IIIe siècle ap J.-C., afin de mieux appréhender le fonctionnement et les compétences de cette institution. Ces projets lui donnent l’occasion de travailler et d’échanger avec Thibaud Lanfranchi, également membre du laboratoire PLH-ERASME et nommé membre junior de l’IUF en 2020.
 

L’auctoritas, au cœur de son projet IUF

Le projet de candidature, qui a su séduire le jury international pluridisciplinaire de l’IUF s’intitule « l’autorité contre l’état ». Il s’agira plus précisément d’étudier l’auctoritas, autorité mêlée de prestige, notion centrale fondamentale dans le monde romain.
Si cette autorité a été beaucoup étudiée dans le champ politique, notamment pour expliquer l’influence du Sénat, l’idée novatrice du projet de Clément Bur est de l’étudier dans le champ de la vie quotidienne en abordant deux objets d’études précis :
- L’arbitrage, ou le recours à un tiers plutôt que de se référer à la justice pour trancher un litige.
- Le témoignage instrumentaire, pratique sociale fondamentale qui consistait à faire appel à des témoins lors d’établissement de contrats (mariage, vente, testament…), pour qu’ils en soient garants.  
Cette fine étude permettra d’analyser l’importance acquise par l’auctoritas et d’examiner également la figure de l’homme de bien via les qualités mises en avant, le comportement attendu et les interdits de déroger.
 

Une reconnaissance individuelle soutenue par un collectif

Clément Bur souhaite que ses 5 années IUF soit marquées par le dialogue et la transdisciplinarité. La réflexion menée sera ainsi enrichie d’échanges et de comparaison avec les travaux d’anthropologues, d’ethnologues et de juristes afin que se mêlent les points de vue. Ces relations se formaliseront avec l’organisation d’un cycle de rencontres thématiques, sur les interdits de déroger ou sur les modes de garantie et de règlements des litiges, en comparant la situation de Rome à d’autres sociétés et à d’autres périodes. Les premières occasions de se réunir sont déjà programmées avec début septembre un congrès des jeunes chercheurs sur la République romaine sur « faire carrière à Rome », tenu à Albi et du 6 au 8 octobre prochain, à Toulouse, une première journée d’études célébrant les 15 ans de la revue Anabases, sur la réception de l’Antiquité.

Une attention particulière sera aussi portée à l’accessibilité des connaissances et une diffusion large grâce aux publications et à la mise en ligne des conférences réalisées sur la période.

A titre personnel, cette nomination IUF est une véritable respiration pour le chercheur, une occasion en or de se consacrer pleinement à ses travaux, laissant pour un temps de côté la lourde charge administrative et les nombreuses heures supplémentaires d’enseignement. Fier de ce résultat individuel, Clément Bur est extrêmement reconnaissant du soutien qu’il a reçu de ses collègues du laboratoire PLH. Vivement encouragé puis épaulé dans sa candidature, tant au niveau du montage du projet que des relectures, cette émulation lui a été très bénéfique et il devient alors le 6ème membre du laboratoire PLH à obtenir une nomination IUF sur les 10 dernières années et le 2ème consécutif pour l’INU Champollion.