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Maxime Toutain obtient le prix de thèse 2020 de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage
Publié le 10 décembre 2020 – Mis à jour le 10 décembre 2020
Remise le 2 décembre, cette distinction vient récompenser le sérieux, l’originalité et la qualité de ce travail de thèse mené au laboratoire LISST sur l’étude de la mémoire de l’esclavage à Cuba
« Parce que la connaissance du passé nous aide à comprendre le présent » *
Dans le souci de reconnaître l’histoire mondiale de la France, de célébrer les héritages tout en poursuivant le combat citoyen, la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage récompense chaque année depuis 2005, un travail de thèse en sciences sociales et en humanités portant sur l’histoire de la traite, de l’esclavage et des abolitions à l’époque coloniale ou sur ses conséquences dans le monde actuel.
Ainsi des travaux associant histoire, anthropologie, histoire du droit ont pu être récompensés. La Fondation veille à une ouverture à toutes les disciplines de la recherche pour un champ aussi vaste que l’histoire mondiale de l’esclavage.
Maxime Toutain, ancien doctorant maintenant membre associé au laboratoire LISST, est le lauréat du prix de thèse 2020 de la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage pour son travail sur les mémoires de l'esclavage et cultes d'origine africaine à Cuba : étude du central Méjico (Matanzas, Cuba).
Une thèse réalisée sous la direction de Stéphanie Mulot, professeure au laboratoire CERTOP, et soutenue le 14 octobre 2019.
« Parce que les cultures issues de cette histoire sont des richesses » *
Vers la moitié du XIXe siècle, débarque sur l’île de Cuba un esclave du nom de Ta Jorge. Celui-ci, dit-on, a transporté depuis sa terre africaine une figurine de bois à l’effigie de l’oricha Elegguá, vénérée par tous les esclaves de la plantation Álava, aujourd’hui nommée central Méjico. La statuette est maintenant entre les mains des descendants de Ta Jorge qui continuent à organiser chaque année, au cœur de l’ancien baraquement des esclaves, une fête dédiée à la divinité.
Via un remarquable travail d’observation participante, Maxime Toutain a cherché à écrire l’histoire religieuse d’une famille vivant sur l'ancienne plantation esclavagiste de leur ancêtre et à décrire l’évolution des pratiques religieuses de l’ancêtre à aujourd’hui. En immersion pendant plusieurs mois, il a pu observer comment cette famille, à travers sa pratique religieuse et l’appropriation de reliques et rituels, se souvient de l’esclavage. Il tient d’ailleurs à en remercier chaque membre. N’hésitant pas à ouvrir la porte de leur maison, de leur histoire, de leurs secrets, ils ont rendu ce travail possible.
D’une focal à une autre, Maxime Toutain a ensuite mis ces phénomènes religieux très localisés en perspective avec l’histoire et la mémoire cubaine de l’esclavage au niveau national, grâce au concept de régime mémoriel, en comparant les types de discours trouvés d’un niveau à l’autre, pour comprendre leur jeu d’influences et leurs répercussions sur la lecture de l’esclavage à Cuba.
« Parce que, pour lutter contre les discriminations, il faut savoir d'où ils viennent » *
Toute l’originalité de ce travail de thèse est de prendre racine en milieu rural et de s’intéresser à de vieilles pratiques religieuses, pensées disparues et finalement encore pratiquées. Ainsi se développe alors une première approche de la mémoire cubaine de l’esclavage, aucuns travaux ne l’avaient encore abordé en tant qu’objet propre.
Lui-même investi dans l’anthropologie de la mémoire et dans la dynamique populaire de mise en lumière de l’esclavage, Maxime Toutain est particulièrement touché de recevoir le prix de cette institution de prestige, fer de lance de la lutte contre le racisme. Ravi que la qualité de son travail soit reconnue par des spécialistes de la discipline, ce prix de thèse vient clôturer 8 années de doctorat.
Cette distinction va lui permettre la publication de sa thèse dans une collection dédiée aux travaux sur l’esclavage. Souhaitons qu’elle l’aide aussi dans sa recherche de post-docs, puisqu’actuellement ATER à l’Université Paris Nanterre, Maxime Toutain souhaite continuer ses recherches pour approfondir la question des pratiques religieuses dans le milieu rural cubain. Il pourrait également ouvrir son travail à la question de la mémoire de l’esclavage au sein du monde hispanophone.
Vidéo de présentation de la thèse de Maxime Toutain réalisée par la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage
* Citations extraites du mot du Président de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage, Jean-Marc Ayrault
Dans le souci de reconnaître l’histoire mondiale de la France, de célébrer les héritages tout en poursuivant le combat citoyen, la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage récompense chaque année depuis 2005, un travail de thèse en sciences sociales et en humanités portant sur l’histoire de la traite, de l’esclavage et des abolitions à l’époque coloniale ou sur ses conséquences dans le monde actuel.
Ainsi des travaux associant histoire, anthropologie, histoire du droit ont pu être récompensés. La Fondation veille à une ouverture à toutes les disciplines de la recherche pour un champ aussi vaste que l’histoire mondiale de l’esclavage.
Maxime Toutain, ancien doctorant maintenant membre associé au laboratoire LISST, est le lauréat du prix de thèse 2020 de la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage pour son travail sur les mémoires de l'esclavage et cultes d'origine africaine à Cuba : étude du central Méjico (Matanzas, Cuba).
Une thèse réalisée sous la direction de Stéphanie Mulot, professeure au laboratoire CERTOP, et soutenue le 14 octobre 2019.
« Parce que les cultures issues de cette histoire sont des richesses » *
Vers la moitié du XIXe siècle, débarque sur l’île de Cuba un esclave du nom de Ta Jorge. Celui-ci, dit-on, a transporté depuis sa terre africaine une figurine de bois à l’effigie de l’oricha Elegguá, vénérée par tous les esclaves de la plantation Álava, aujourd’hui nommée central Méjico. La statuette est maintenant entre les mains des descendants de Ta Jorge qui continuent à organiser chaque année, au cœur de l’ancien baraquement des esclaves, une fête dédiée à la divinité.
Via un remarquable travail d’observation participante, Maxime Toutain a cherché à écrire l’histoire religieuse d’une famille vivant sur l'ancienne plantation esclavagiste de leur ancêtre et à décrire l’évolution des pratiques religieuses de l’ancêtre à aujourd’hui. En immersion pendant plusieurs mois, il a pu observer comment cette famille, à travers sa pratique religieuse et l’appropriation de reliques et rituels, se souvient de l’esclavage. Il tient d’ailleurs à en remercier chaque membre. N’hésitant pas à ouvrir la porte de leur maison, de leur histoire, de leurs secrets, ils ont rendu ce travail possible.
D’une focal à une autre, Maxime Toutain a ensuite mis ces phénomènes religieux très localisés en perspective avec l’histoire et la mémoire cubaine de l’esclavage au niveau national, grâce au concept de régime mémoriel, en comparant les types de discours trouvés d’un niveau à l’autre, pour comprendre leur jeu d’influences et leurs répercussions sur la lecture de l’esclavage à Cuba.
« Parce que, pour lutter contre les discriminations, il faut savoir d'où ils viennent » *
Toute l’originalité de ce travail de thèse est de prendre racine en milieu rural et de s’intéresser à de vieilles pratiques religieuses, pensées disparues et finalement encore pratiquées. Ainsi se développe alors une première approche de la mémoire cubaine de l’esclavage, aucuns travaux ne l’avaient encore abordé en tant qu’objet propre.
Lui-même investi dans l’anthropologie de la mémoire et dans la dynamique populaire de mise en lumière de l’esclavage, Maxime Toutain est particulièrement touché de recevoir le prix de cette institution de prestige, fer de lance de la lutte contre le racisme. Ravi que la qualité de son travail soit reconnue par des spécialistes de la discipline, ce prix de thèse vient clôturer 8 années de doctorat.
Cette distinction va lui permettre la publication de sa thèse dans une collection dédiée aux travaux sur l’esclavage. Souhaitons qu’elle l’aide aussi dans sa recherche de post-docs, puisqu’actuellement ATER à l’Université Paris Nanterre, Maxime Toutain souhaite continuer ses recherches pour approfondir la question des pratiques religieuses dans le milieu rural cubain. Il pourrait également ouvrir son travail à la question de la mémoire de l’esclavage au sein du monde hispanophone.
Vidéo de présentation de la thèse de Maxime Toutain réalisée par la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage
* Citations extraites du mot du Président de la Fondation pour la Mémoire de l'Esclavage, Jean-Marc Ayrault