Regards croisés sur l’Afrique et ses diasporas : les chercheurs UT2J s’organisent !

Le GIS Etudes Africaines en France : une longue histoire de chercheurs

Dans les années 2000, les spécialistes de diverses disciplines font le constat d’un manque de visibilité des études africaines qu’ils mènent en France. A la recherche d’outils pour fédérer ces recherches, Pierre Boiley (CNRS-IMAF) oriente les demandes vers le CNRS. En 2004, le département SHS du CNRS valide la création d’un RTP (Réseaux Thématiques Pluridisciplinaires) dédié aux études africaines. 


Dès 2006, la première grande rencontre du RTP a lieu au siège du CNRS : 47 ateliers se sont tenus et ont permis de créer une émulation entre chercheurs et unités de recherche des diverses disciplines des sciences humaines et sociales. Le département SHS du CNRS propose alors la création d’un GIS pour remplacer et améliorer le dispositif RTP.

Après une seconde rencontre des études africaines à Bordeaux en 2010, c’est finalement en 2012 que le nouvel Institut des Sciences Humaines et Sociales (INSHS) créé le Groupement d’Intérêt Scientifique « Etudes africaines en France » (EAF), avec Pierre Boiley pour directeur jusqu’en 2017. Actuellement, le Gis est dirigé par Hervé Pennec (IMAF Marseille). 

En 2017, Stéphanie Lima rejoint le comité scientifique de ce GIS et constate que l’UT2J n’en est pas membre alors que le continent et les sociétés africaines sont des objets de la recherche toulousaine en SHS. Elle se mobilise et sollicite donc nos instances et nos unités de recherche pour que l’UT2J rejoigne le GIS EAF. Un long travail de recensement des études en cours sur l’Afrique qui vaut pour cartographie et état des lieux de la recherche toulousaine sur le sujet… aboutit en 2021, lorsque la Commission Recherche valide l’adhésion de notre université, avec pas moins de 9 laboratoires impliqués dans le projet ! 

   

UT2J, tutelle du GIS EAF : partage de savoirs et de valeurs

En devenant tutelle du GIS des Etudes Africaines en France, l’UT2J adhère autant à un projet scientifique, en l’occurrence l’étude de l’Afrique et de ses diasporas, qu’à une vision de la recherche qui se veut ouverte sur le monde et attentive aux autres. La mission principale de fédération des structures et des chercheurs du GIS se décline ainsi en plusieurs volets d’action qui, en plus faciliter les échanges et les rencontres entre spécialistes français et étrangers, rend disponible les informations via des revues scientifiques, des outils documentaires en ligne, et autres ressources numériques. 

Dès sa création le GIS EAF a placé la pluridisciplinarité au cœur de son action. Il ne s’agit pas seulement d’étudier un espace géographique : l’Afrique constitue également un espace culturel riche qui offre en réalité des Afriques. Berceau de l’humanité, l’histoire de ces territoires africains s’avère indispensable pour appréhender la diversité sociale et culturelle de ces Afriques plurielles et leurs évolutions.

Avec le soutien du Labex SMS et de la Commission Recherche, le LISST a ainsi organisé cette année le séminaire « Les Afrique au pluriel » qui anime au quotidien et au plus près des chercheurs cette réflexion globale qui les rassemble dans le GIS. 

La spécificité de ce GIS Etudes Africaines en France réside dans la nature de sa pluridisciplinarité, précise Stéphanie Lima. Actuellement, il existe au CNRS 3 groupements d’intérêt scientifique portant sur une aire géographique (un pour l’Asie, un pour le Moyen et Proche orient). Le GIS dédié à l’Afrique ouvre aussi ses perspectives aux sciences environnementales et aux domaines arts, lettres, langues et philosophie… ce qu’on retrouve bien dans la liste des laboratoires UT2J impliqués : CAS, CERTOP, ERRAPHIS, FRAMESPA, GEODE, LEREPS, LLA CREATIS, LISST et TRACES.