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VITISAD 2 : la vigne et le vin face au défi du changement climatique

Publié le 19 septembre 2024 Mis à jour le 26 septembre 2024

Le laboratoire LISST est partenaire de ce projet transfrontalier. Encore un bel exemple de l’utilité sociétale des SHS dans des projets techniques


Le changement climatique a dès à présent un impact significatif sur les territoires, affectant les secteurs agricoles et les activités économiques associées.

Dans ce contexte, comme son prédécesseur VITISAD 1, VITISAD 2 est un projet de coopération transfrontalière franco-espagnole visant à répondre au défi de préservation de la viticulture en élargissant les lignes de travail précédemment développées.

 

Un projet, 6 partenaires, des actions
Depuis mars 2024 jusqu'en février 2027, avec un budget d’un peu plus de 865 000 €, cofinancé à 65 % par l'Union européenne à travers le programme Interreg VI-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA), le projet VITISAD 2 est un bel exemple de partenariat franco-espagnol pluriel, consolidé et équilibré :
- pour la France, l'Institut Français de la Vigne et du Vin, la Chambre d'Agriculture des Pyrénées Atlantiques et l’UT2J via le laboratoire LISST
- pour l'Espagne, les services agricoles des communautés autonomes de la Rioja, Navarre et Pays basque

Aborder l’adaptation de la vigne depuis une approche transfrontalière, en évaluant conjointement l'application de différentes stratégies agronomiques et en étudiant leur impact dans des régions aux conditions environnementales différentes, permet de valider les études réalisées des deux côtés de la frontière, en obtenant de meilleures garanties de transfert des résultats aux viticulteurs et aux vignerons, et en les aidant dans leur prise de décision.

Concrètement, le projet VITISAD 2 se définit par différentes actions :
- un ensemble d’expérimentations relatives à la sélection de nouveaux cépages, à l’optimisation des techniques d’irrigation, à l’utilisation de différents types de couvertures végétales du sol, à la protection des grappes grâces à des techniques d’ombrage de la vigne
- une observation fine des impacts sur les rendements et la qualité du vin résultant des expérimentations
- une étude de l'acceptabilité et de la transférabilité des pratiques viticoles proposées
L’acceptabilité et la transférabilité en question
Pour mener à bien ce dernier point, VITISAD 2 implique un partenaire en sciences humaines et sociales, le laboratoire LISST.
L’équipe coordonnée par Michaël Pouzenc mobilise la Jeune Entreprise Universitaire Echelles et territoires, avec l’appui d’Agnès Terrieux (LISST, ENSFEA), Valérie Olivier Salvagnac (AGIR, INP AgroToulouse), Eric Rouvellac (GEOLAB, Université de Limoges) et l’Atelier de cartographie de l’UT2J.

Elle a pour objectifs :
- d’analyser la réception des nouvelles pratiques par les viticulteurs, les consommateurs, les pouvoirs publics, les habitants concernés
- de relever les éventuels obstacles à la mise en œuvre de ces pratiques.

Leur méthodologie se compose de 3 phases :
- la première est dédiée au diagnostic de territoire, mené sur les 3 communautés espagnoles et sur les territoires d’appellation de Fronton, Madiran et Jurançon, en observant la place de la vigne et du vin dans les documents de développement rural produits par les collectivités territoriales et en interrogeant des élus ou des représentants du secteur vitivinicole.
- la deuxième phase correspond à la passation de questionnaires lors de salons viticoles et à l’analyse des réponses des visiteurs pour apprécier leur adhésion à l’évolution des pratiques
- la dernière prend la forme de groupes de discussion avec des viticulteurs participant ou non aux expérimentations, afin d’évaluer l’intérêt accordé à ces nouvelles pratiques

Le projet VITISAD 2 va permettre de mieux anticiper le changement climatique, ce qui est bénéfique pour les différents acteurs de la filière vitivinicole et plus largement les organisations professionnelles agricoles ou les administrations publiques.
Il montre aussi tout l’intérêt et la richesse d’associer au réseau de partenaires techniques, un acteur issu des sciences humaines et sociales pour les questions d’acceptabilité et de transférabilité, et plus largement pour toutes les questions sociétales d’envergure.