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Deux étudiants UT2J classés au championnat de France de beatbox
Publié le 24 novembre 2022 – Mis à jour le 28 novembre 2022
Nos deux beatboxers, Driss Ben Elghali, étudiant en licence éco-socio, et Aël Eleouet, étudiant en L2 Psychologie, se sont qualifiés pour les championnats de France de Human Beatbox 2022. Ils sont arrivés respectivement 16ème et 4ème. Nous les avions rencontrés avant la compétition : interview croisée.
Bonjour à vous deux ! Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Que faîtes-vous à l’université ?
Driss : Bonjour, je m’appelle Driss Ben Elghali alias « Tunecinoo », j’ai 19ans, et je suis étudiant en L2 licence Économie Sociologie à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.
Aël : Bonjour également, moi c’est Aël ou Aëlmight, je suis en deuxième année de licence Psychologie et j’ai 23 ans !
Nous sommes là pour parler beatbox. Mais qu’est-ce que le beatbox ?
Driss : Le beatbox, c’est l’art de reproduire des sons, des rythmes, des mélodies avec sa bouche, enfin pas que ! Il n’y a pas que la bouche, on peut faire du beatbox avec sa gorge, son nez, et même ses mains ! En fait il n’y a pas vraiment de règles. L’objectif, c’est de trouver ou de créer son propre style. Ça peut aller de la simple imitation de sons jusqu’à une composition musicale avec ou sans loop station*.
Aël : C’est exactement ça, faire de la musique avec son appareil phonatoire. J’ai un pote qui fait des sons avec son nez rien qu’en inspirant ! (rires)
Et du coup, quel est votre style ?
Aël : Mon style est basé sur le flow, le jeu avec la rythmie. J’ai aussi une bonne puissance qui, couplée au freestyle, permet d’amener une belle énergie. J’aime bien surprendre !
Driss : Moi je suis plus dans l’enchaînement de mélodies. Et depuis que j’ai découvert la culture musicale française, j’aime bien préparer mes compositions avec des anciennes chansons françaises. Généralement le public chante avec moi, ça met encore plus d’ambiance !
D’où viennent vos noms d’artiste ?
Aël : J’ai changé assez récemment, je revenais d’un festival de beatbox en Suisse et je lisais un manga My hero academia dont un des personnages principaux se nomme All Might. En changeant une lettre, on retrouve mon prénom, ça donne Aël Might. J’en suis content d’autant que ce manga véhicule des valeurs comme le goût de l’effort, le dépassement de soi, c’est très motivant !
Driss : Personnellement, je suis d’origine tunisienne et quand je cherchais un nom d’artiste j’étais en cours d’espagnol. J’ai fait la traduction de tunisien en espagnol : tunecino. Puis j’ai ajouté un « o ». J’ai regardé si quelqu’un avait déjà ce nom j’ai vu que non, donc c’est moi ! Il y a aussi un rappeur qui se nomme l’Algerino, ça m’a peut-être influencé.
Comment est venue votre passion pour le beatbox ?
Driss : En 2016, je regardais The Voice et j’ai été marqué par la prestation de MB14 qui performait avec une loop station*. Tout de suite après j’ai cherché sur Youtube comment cela fonctionnait et à l’été 2016 j’ai commencé à pratiquer tout seul dans ma chambre, en Tunisie. Là-bas il n’y a que des compétitions en ligne, c’est très différent, je n’avais pas le contact humain avec le public.
Aël : De mon côté, j’ai commencé à m’y intéresser à l’été 2017. J’ai un ami qui m’a fait découvrir le beatbox. Il m’a amené dans un bar sur Toulouse et j’ai pu voir les groupes Berywam et The Beatbox House (beatboxers américains), j’ai tout de suite accroché. Il faut dire que pour un premier contact j’ai eu de la chance. (En effet les deux groupes comptent parmi les meilleurs beatboxers mondiaux désormais.)
Vous vous entraînez comment ?
Aël : Dès que j’ai de l’inspiration : ça peut aussi bien être sous la douche qu’en marchant dans la rue. Pendant longtemps, je ne faisais que du freestyle, j’improvisais sur scène donc je n’avais pas de composition préparée. Mais depuis un mois, pour les championnats de France, je suis plus sérieux, je prépare une compo.
Driss : Je m’entraîne 1 à 2 heures par jour, souvent le soir après les cours. Ce qui est bien avec le beatbox c’est qu’on a besoin de rien, si ce n’est de notre voix. Dès qu’on est dans un endroit un peu isolé, on peut s’entraîner !
Y-a-t’il une communauté de beatboxers à Toulouse ? Plus qu’ailleurs ?
Driss : Déjà la France c’est le pays du beatbox. En Tunisie je faisais une compétition par an, ici j’en fais 2 par mois ! Et oui, Toulouse fait partie des places fortes du beatbox français. Il y a OSY, un des meilleurs beatboxers français qui est originaire d’ici. Et puis il y a l’association toulousaine « Underground BeatBox » qui est très active dans le milieu.
Aël : Malheureusement on est dans une période un peu creuse, il n’y a plus de compétitions à Toulouse mais ça devrait revenir !
Comment vous vous sentez avant ces championnats de France ?
Aël : Je suis assez serein pour le moment, j’ai eu des bons résultats sur mes dernières battles, mais plus on va se rapprocher de l’échéance, plus le stress va monter…
Driss : C’est vraiment un honneur pour moi de participer à cette compétition ! Depuis que je suis petit, je regarde les championnats de France et là je vais y être, c’est fou. En plus, les championnats de France sont réputés pour être particulièrement relevés par rapport à d’autres championnats nationaux !
Un mot pour ton collègue ?
Driss : La prochaine fois, entre nous, ce sera beaucoup plus serré !
Aël : (rires) (check son camarade)
La compétition de s'est déroulé à Le Florida à Agen (47) les 25 et 26 novembre dernier.
Pour participer aux championnats de France, nos beatboxers UT2J ont dû envoyer une vidéo à un premier jury. Plus de 200 artistes ont tenté leur chance ! Driss et Aël ont su tirer leur épingle du jeu puisqu’ils font partie des 50 présélectionnés.
Aël a franchi la première étape et est arrivé 16ème de la compétition en s'imposant contre le favori. Quant à Driss, il a décroché la 4ème place. Un grand bravo à eux !
Crédit photos : Louis Blanchard
*Loop ou loopstation : loop station ou un looper est un appareil électronique (souvent une pédale d'effet) permettant d'enregistrer des boucles musicales en direct.