La phobie scolaire : en parler pour mieux l'appréhender

 
Handiversité a animé sa seconde conférence axée, cette fois, sur la sensibilisation à la phobie scolaire, avec l’intervention d’étudiantes touchées par ce sujet, et de professionnelles de santé, Mesdames Margarita Garcia Amador et Elisa Dumont, venues partager leur expertise. 
 

Chloé Ber-Garo et Clémence Bize nous dévoilent l’origine de ce projet

- Quel est votre parcours étudiant ?

Clémence : Je suis étudiante en deuxième année de licence de Lettres Modernes, et j’ai intégré Handiversité en cours d’année dernière, lors de mon entrée à l’université. 
Chloé : J’ai repris mes études il y a quelques années en faisant un DAEU-A, qui est une équivalence du bac. Puis j’ai fait une licence de Lettres Modernes. Aujourd’hui je suis étudiante en Master Lettres et Arts. 

- Pourquoi avoir rejoint / crée l'association Handiversité ?

Chloé : Dans mon parcours d’étudiante, j’ai besoin d’aides et d’aménagements. J’ai rencontré des personnes extrêmement bienveillantes aussi bien dans le corps enseignant, administratif que parmi les étudiants volontaires. C’était pour moi une suite logique que d’aider les autres étudiants rencontrant des difficultés similaires.
Clémence : Pascale Chiron, qui était mon enseignante, m’a proposé d’assister à une réunion de cette association, ce qui m’a donné envie de l’intégrer par la suite. Je voyais que les projets portés étaient beaux et qu’il y avait un grand champ d’action. De plus, ayant moi-même besoin d'aménagements dans le cadre de ma scolarité, je me suis sentie à ma place et je trouve cela cohérent d’aider des étudiants en situation de handicap, ayant, ou non, des problématiques similaires aux miennes. 

- Pourquoi une conférence sur la phobie scolaire ? 

Clémence : Quand je suis arrivée dans l’association, j’avais déjà ce projet de sensibilisation en tête. Je trouvais qu’on parlait assez peu de la phobie scolaire. Je voulais aider les jeunes pouvant souffrir de cette pathologie qui sont souvent invisibilisés parce que souvent absents sur le lieu de scolarisation. Le format “conférence” nous paraissait le plus adapté pour entamer une sensibilisation sur la phobie scolaire en milieu universitaire.
Chloé : Le projet de Clémence était super intéressant ! Je trouvais qu’il pouvait parler également aux étudiants de la fac : la pression des notes, la peur de l’échec et la détresse psychologique … ça ne touchent pas seulement les jeunes élèves de premier et second cycle, mais aussi les étudiants du supérieur. 

- Le public a-t-il été réceptif ? Y-a-t-il eu beaucoup de questions de sa part ?

Chloé et Clémence : Le public a été très réceptif ! Nous avons eu presque quarante minutes de questions pertinentes et bienveillantes. Nous étions ravies et les intervenantes aussi, de ces retours très positifs. 

- Comment avez-vous choisi vos intervenantes ?

Chloé et Clémence : Le sujet nous touchait personnellement, nous nous sommes souciées de pouvoir présenter différentes options de prise en charge et approches complémentaires. L’inconvénient lorsqu’on est jeune, c’est qu’on ne nous propose qu’une seule voie et qu’il est possible qu’elle ne nous convienne pas et que cela augmente le mal être. En réalité, il y a de nombreuses options qui s'offrent à nous sans que nous ne les connaissions forcément. 
C’est ce que nous voulions montrer pendant la conférence : il n’y a pas qu’un seul choix, il y en a plusieurs. Cela peut prendre un peu de temps pour trouver celui qui nous convient mais il existe une solution adaptée à chacun. 

- Quels sont les projets à venir ?

Chloé et Clémence : En ce moment nous avons la chance de pouvoir suivre la préparation des athlètes paralympiques pour les Jeux de Paris. Pour les mettre en avant et partager cette expérience nous créons un podcast et assistons à leurs entrainements.  
Depuis l’année dernière, nous avons aussi mis en place un atelier d’écriture, suivi d’une revue, Hancrage, qui paraîtra à la prochaine rentrée universitaire.
Un projet de distributeurs  de boissons adaptés pour les malvoyants est également bien avancé.
Puis, dans la continuité de la conférence autour de la phobie scolaire, nous aimerions faire d’autres formats pour continuer à parler de ce sujet auprès d’un public plus large.

Handiversité, une association pour nos étudiants, par nos étudiants 

Parler du handicap, c’est avant tout apprendre à vivre avec et à vivre ensemble. Sur nos campus, l’association Handiversité cherche, chaque année, à sensibiliser les étudiants à des sujets variés touchant le handicap et soulevant encore des zones d’incompréhension. 
Cette conférence fait suite à une première intervention qui s’est tenue, en janvier, pour discuter des problématiques liées à l’autisme et à la vie étudiante de personnes autistes, en présence d’étudiantes proposant leur témoignage. 

Un beau projet qui a d’ores et déjà un long avenir devant lui ! Merci à nos étudiants d’Handiversité d’avoir réussi à mettre en lumière ces sujets importants et trop souvent méconnus.